15/06/2013
10:35:57
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Activités étrangères au Prodnov - Page 5

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Toujours vient la mer

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Le temps est clair la mer est calme sur les plages prodnoviennes. Le ballet des navires du Syndikaali décharge ses armes de guerre comme on livrerait des pomme-de-terres.

Les bottes campées dans le sable, un officier pharois fume la pipe en compagnie d'un haut gradé lutharovien.

- "A nouveau nos pays s'adossent l'un à l'autre, ça ne nous a pas trop mal réussi jusqu'ici."

D'un geste nonchalant il désigne les lourds véhicules roulant sur des ponts de fer les empêchant de s'enfoncer dans le sable.

- "Je ne vais pas vous mentir, c'est de la camelote. Mais de la camelote en quantité suffisante pour rendre toute guerre propre impossible."

Il ricane, retourne sa pipe. Un peu de tabac noir et rougeoyant tombe et s'éteint dans une flaque d'eau salée.

- "A la guerre comme à la guerre, j'ai envie de dire. Si les capitalistes désirent transformer ce pays en champ de ruine... Vous n'avez rien contre le fait de prendre toute une nation en otage j'imagine ?"
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1er novembre 2007 – Frontière septentrionale du Prodnov à 120 km de Staïglad, port de Nevskigorod (Province #35905)

Opération « Jenga habile »



Joyeuse Toussaint à tous !

Enfin … Pas au Prodnov. La religion n’avait aucune place dans le gouvernement et dans la société prodnovienne. Les Prodnoviens n’avaient, pour la plupart, jamais vu d’église de leur vie, pas plus que de temples ou autres sanctuaires. L’absence de religion instituée au Prodnov s’adossait à une absence totale de religiosité au sein de la population. Mais l’absence de structure cléricale n’empêchait pas les Prodnoviens de saluer leurs morts avec retenue et déférence. Car la spiritualité, bien que faible au Prodnov, persistait dans des rituels communs au sein de l’humanité, notamment par le fait d’enterrer et d’honorer les morts.

Les Prodnoviens restaient discrets dans les honneurs faits à leurs morts. Il fallait dire que la population prodnovienne n’était pas des plus expansive de nature, mais le 1er novembre restait une date particulière durant laquelle les Prodnoviens venaient fleurir en masse les tombes dans le plus grand silence. Durant cette célébration, les fleurs blanches étaient privilégiées. Fleurs solitaires, en bouquets, en couronnes. Des fleurs blanches sur des tombes de pierres sombres, dans des cimetières étatiques. Pas de croix, pas le moindre symbole religieux … uniquement des dalles de pierres gravées aux noms des disparus.

Les Prodnoviens de Nevskigorod, à l’instar du reste de la population, profitaient d’une accalmie dans les troubles qui agitaient le pays pour rendre leurs hommages aux morts. L’espace d’une journée, la guerre semblait se tenir aux marges des esprits : il ne restait que les morts et les vivants pour les pleurer avec retenue.

Les militaires jashuriens avaient reçu pour consigne de ne pas interférer avec les rituels prodnoviens civils. Les soldats s’étaient faits discrets, évitant les processions et observant de loin les bouquets blancs. Seul le commandant Trinai Chavalit et ses officiers supérieurs avaient déposé une gerbe de fleurs blanches sur le monument aux morts principal sur la place centrale de Nevskigorod, sous le regard d’une foule apathique. Les Jashuriens avaient tout fait pour se rendre parfaitement exemplaires dans leur mission de maintien de l'ordre et espéraient que les habitants n'auraient pas à subir le moindre coup de feu.

La présence des Jashuriens était tolérée par la population de Nevskigorod. Le haut-commandement était conscient que la situation du contingent militaire était précaire, mais les Jashuriens avaient fait en sorte de ne pas brimer la population locale. La discrétion légendaire des soldats jashuriens semblait payer. Pas d’arrestations, pas de ratonnades et pas de heurts, … Les militaires évoluaient dans un monde parallèle à celui des Prodnoviens, ne se rencontrant que pour des vérifications d’usages : conformité des papiers, fouille des camions et des containers, … En somme, l’occupation jashurienne se faisait douce, le haut-commandement n’ayant pas vocation à brimer la population locale. Les fortifications créées par les Jashuriens étaient enfin positionnées et bien équipées. L’annonce des pourparlers avec le Norstalkian et l’Union Albienne avait sonné comme une forme de relâchement dans le stress des soldats jashuriens. Si tout allait bien, le haut-commandement aurait ce qu’il était venu chercher et aucun coup de feu ne serait tiré …

L'objectif des Jashuriens était surtout de démontrer que les forces de l'ONC veillaient fermement aux intérêts des pays membres et n'appréciaient pas spécialement que les communistes se permettent de massacrer leur peuple. Les soldats prodnoviens s'étaient illustrés dans l'infâmie en abattant des civils. Fort heureusement, des démocrates étaient montés au créneau et cherchaient à tracer une nouvelle voie pour le pays. Il ne tenait qu'à l'ONC de rendre possible cette voie-là et le Jashuria avait répondu présent à l'appel des membres de l'ONC, en vertu de son pacte de membre fondateur. Si tout se passait bien, le Prodnov serait bientôt une terre démocratique.

Du moins, tout le monde l’espérait.

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L'ambassade loduarienne du Prodnov, dernier havre de paix communiste à Staïglad


Le gouvernement loduarien n'avait pas abandonné le peuple Prodnovien, loin de là. En ces temps troublés, le communisme subsistait au Prodnov. Notamment via l'ambassade loduarienne du Prodnov, présente à Staïglad. La Loduarie s'était refusé d'intervenir militairement au Prodnov, mais ce n'était pas pour autant qu'elle refusait d'intervenir. L'ambassade était en pleine effervescence, car le gouvernement loduarien avait mit en place une toute nouvelle initiative à l'égard du peuple communiste prodnovien : la Loduarie fournissait des passeports loduariens à tous les citoyens prodnoviens communistes souhaitant quitter leur nation.

La Loduarie était toujours présente, quel que soit l'avis des puissances de l'ONC ou du CDONE. Et dans le contexte actuel du Prodnov, ou la guerre arrivait à grand pas, il fallait assurer le sécurité des populations. L'objectif principal du gouvernement Loduarien. De plus, on pouvait sûrement s'attendre à ce que les porcs capitalistes de l'ONC empêchent le peu de communisme au Prodnov de s'exprimer, dans l'avenir. Raison de plus pour évacuer le peuple communiste du Prodnov.

La Loduarie se tient au cotés du peuple-Venez chercher votre passeport loduarien à l'ambassade loduarienne, à Staïglad.
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Les avions civils Loduariens réquisitionnés pour évacuer la population Prodnovienne ayant fait une demande.


Les mesures d'aide à la population Loduariennes continuaient au Prodnov. Le gouvernement avait déjà annoncé la réquisition des avions de ligne civils Loduariens, au détriment du tourisme Loduarien. Au total, 28 avions avait été réquisitionnés afin d'évacuer la population étant allé chercher un passeport Loduarien à l'ambassade loduarienne de Staïglad. C'était de grandes mesures qu'avait prit la Loduarie, et le gouvernement souhaitait que ces mesures se traduisent par un meilleur avenir pour la population communiste du Prodnov. Le seul problème était la zone d'exclusion aérienne de L'ONC, qui était un risque à courir pour sauver le peuple. Mais si tout se passait bien, la Loduarie n'aurait aucun problème avec les capitalistes de L'ONC. Après tout, si eux aussi voulaient le bien du peuple, ils n'allait pas abbatre les avions transportant des civils.
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L’exode rouge, le soleil se lève sur Peprolo

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Une armée est une chose, encore faut-il la nourrir. On ne fait pas tout avec un fusil et la prise de la capitale du Prodnov, soudainement coupée des réseaux de distribution qui la reliait au reste de la campagne plonge le pays dans l’incertitude. Conscients qu’ils ne peuvent nourrir quatre millions d’habitants par pont aérien, les impérialistes de l’ONC avancent à travers champs, en quêtes de greniers remplis de grain pour l'hiver…
… provoquant l’exode de la population.

La réquisition de la nourriture pour nourrir une armée capitaliste dans un pays communiste depuis plusieurs générations passe mal. Les forces militaires aux yeux bridés ou à la peau cuivrées, parlant des jargons barbares, suscitent naturellement la méfiance d’une population longtemps enclavée et traditionaliste. Pour le petit peuple du Prodnov, déjà naturellement méfiant à l’égard des élites de la capitale, le remplacement d’une tyrannie par une autre, se déclare-t-elle démocrate, a peu d’importance. En temps de guerre, le temps n'est pas aux élections libres, tout ce que les prodnoviens ont goûté de la démocratie c'est une porte ouverte à des intérêts qui ne sont pas les siens. Pire que tout, ce nouveau gouvernement est tenue par une main étrangère.
Le communisme, pour critiquable qu’il puisse être aux yeux des démocraties commerçantes bien-pensantes, s’est imposée au Prodnov dont il a su assurer la stabilité et la continuité dans le temps, exception faite des sporadiques troubles et épisodes de répression politique dans les grands centres urbains de l’ouest lors des passations de pouvoir. L’expansion de l’armée de l’ONC provoque naturellement la méfiance, d’autant que la capitale qui représente quelques cinquante pourcents de la population, crie terriblement famine. Les impérialistes ont dû choisir entre débarquer leurs troupes ou des tonnes de céréales : leurs avions ne pouvant à eux seuls nourrir la moitié d’un pays, leur guerre se construit sur des ventres vides. Il faut donc aller chercher le blé là où il se trouve… dans les greniers des campagnes.

Voir débarquer des citadins prodnoviens excités à peine capables de tenir une kalachnikov sans trembler, accompagnés de militaires étrangers aux faciès grimaçants a rapidement douché le vent d’intérêt des ruraux pour cette « révolution » qui n’est désormais perçue que de Palais. Le démocrate a beau promettre un futur radieux, pour l’heure il vole le pain de la bouche du travailleur honnête. Avant goût de ses banques et de son économie déconnectée de la valeur réelle.

Une réalité froide qui contraste avec une autre : dans l’ouest, dans l’Est et à Peprolo, des distributions de nourriture se font. L’armée lutharovienne est communiste, autant dire : familière. L’administration ressemble à celle de l’ancien régime avec qui elle collabore. Si certaines élites y voient la suite de la tyrannie, pour le paysan c’est gage de stabilité. Mieux vaut un ordre répressif aux règles claires et connues que l’anarchie, le chaos et l’incertitude. A Peprolo, l’administration n’a pas bougée. Rendue aux armées du conseil de sécurité, les anciens cadres sont toujours en place. Seules quelques nouvelles têtes soi-disant républicaines gesticulent dans des bureaux en annonçant des réformes qu’elles n’ont pas moyen de mettre en place. Le pays est toujours tendu comme un string et la fin des conflits intérieurs n’a pas abouti à une évidente prospérité. Il faut un peu de temps pour que les choses retrouvent leur stabilité et d’ici là, les armées avancent.

Peprolo perfusée au grain lutharovien et pharois. La coalition n’est pas avare en aide humanitaire. La deuxième puissance mondiale, aidée par les forces communistes mobilisées auprès de l’armée rouge prodnovienne subviennent sans difficultés aux besoins des campagnes. Ralliée à la mer par un port et une ligne directe de train, Peprolo fait office de porte d’entrée pour les forces albiennes. Sur place, le Syndikaali a débarqué ses forces. Assez de soldats pour encadrer les mouvements de population et remplir un rôle éphémère de maintien de l’ordre, le temps que les choses se calment.

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Pas assez néanmoins pour représenter une armée d’invasion. Ce n’est pas le but. L'important dans cette affaire est la logistique.


L’asymétrie des rapports de forces est évidente : l’ONC aligne les troupes mais pâtit d’un manque flagrant de soutien une fois sortie des murs de sa capitale. Les citadins font de mauvais guides, dans la campagne profonde et gelée de l’hiver Eurysien, et de bien piètres fermiers. Il faut les voir, les troupes de l’été, du Nazum et de l’Eurysie du sud, du Paltoterra, des oliviers et des mers chaudes, des jolies filles et des brises câlines, des orangers et des draps de soie. Ah, il faut les voir, grelotter dans cette boue, dans cette neige à moitié piétinée, dans l’enfer brumeux et austère du grand slave. Soldats de l’été, bleu-bites venus comme des fleurs dans un champ de terre battue, glacé, inhospitalier, gorgé de sang, de violence et d’hostilité.

La propagande bat son plein. Les affiches de la Coalition ne vantent pas un monde meilleur. Pas comme l’ONC. Ici on sait que les promesses n’engagent à rien. Après des décennies de domination, contre-révolutions ratées, plus personne n’y croit. Le socialisme réel, la dictature du prolétariat, voilà un rêve ! Un rêve gâché, foulé au pied, travesti, dévoyé, renvoyé à la médiocrité d’une tyrranie sans queue ni tête, d’une chappe de plomb. Les prodnoviens ont eu de l’espoir, un jour. Leurs grand-parents, peut-être, on cru à quelque chose de meilleur. Quelque chose de grand. L’avenir du genre humain !
Comme ils ont été déçu…
Comme ils sont ridicules, ces étrangers, avec leurs promesses de démocratie et de richesse…
Mais qui peut croire à des fadaises pareil ?
Certainement pas un prodnovien.
Ici, on se méfie des marchands de rêve. On s’est déjà fait avoir une fois, pas deux.

Les affiches de la Coalition sont plus sobres. Si certaines, rouges et or, réveillent chez les vieux bolchéviques la nostalgie des temps glorieux, la plupart se contentent de délivrer des messages utilitaires, concrets. Elles promettent du pain et des médicaments. Elles promettent un toit, un avenir. Le reste n’est que fantaisie matérialiste pour capitalistes sans imagination.
Aux tracts sans fioritures, indiquant sobrement comment se rendre à Peprolo, des rumeurs s’ajoutent, insidieusement soufflées aux oreilles du peuple du Prodnov, par son administration, par ses soldats, des gens de confiance, des gens du pays…

L’ONC.
Trois lettres.
On dit qu’ils détestent les communistes.
Qu’ils les tuent.
N’êtes-vous pas communiste vous-même ?
N’avez-vous pas reçu une éducation marxiste à l’école ?
N’avez-vous pas brandi le manifeste rouge ?
N’avez-vous pas salué le drapeau flanqué d’une faucille et d‘un marteau ?
Ne vont-ils pas vous tuer également ?

Cela parle de charniers. Le Prodnov a l’habitude de la répression, il ne lui est pas difficile de l’imaginer. Des dizaines, des centaines, peut-être des milliers de partisans du régime, pendus sans procès aux fenêtres de Staïglad. Des hordes étrangères avides de sang et d’argent, déferlant sur les campagnes, un massacre en règle, un véritable génocide… De mauvaises photographies circulent, des images volées à la dérobé, par un enfant caché dans une cabane, par une vieille planqué dans un grenier, par un oncle venu chercher ses neveux et qui les a retrouvé…
L’histoire est toujours différente, toujours similaire : il se commet des crimes de masses au Prodnov. On veut remplacer la population. « Plus un seul communiste en vie ! » hurlent-ils, ces chiens : « tuez-les tous, le marché reconnaitra les siens ! ».
Après tout, au Prodnov, on a massacré des capitalistes. Pourquoi ne nous rendraient-ils pas la pareil ? Tout cela est terriblement prévisible, terriblement logique. Assez pour provoquer un vent de panique, un souffle d’effroi.

Avec l’ancienne administration, on pouvait toujours négocier. Appeler à la charité chrétienne, invoquer le sang slave partagé. Et puis, tout le monde a un cousin dans la bureaucratie. Mais si, Ivan, le fils de Martta, mais si… Ah oui ! Bon, sortez par derrière, je dirai que je ne vous ai pas trouvé.
En connaissant les bonnes personnes, on s’en sortait, pas très riche, pas très heureux, mais vivant. Mais là ?
Personne ne connait de Lofotenois. Ou de Jashuriens. Ou d’Alguarenos. Qui sont ces gens ? Qui sont ces étrangers qui déferlent au nom d’une idéologie ennemie, inconnue, violente, barbare ? Que veulent-ils ? Certainement nos filles et nos vaches.
Et puis ces vogimskans, là… tout va mal pour eux depuis qu’ils ont renversé le communisme. On le sait, l’administration du Prodnov n’a cessé de le répéter. C’est le chaos à l’Est, les rumeurs le confirment à présent.

« Ils tueront les hommes et prendront tout le reste. »

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C’est l’exode. Le grand départ. On pouvait discuter avec l’armée rouge, d’ailleurs ils parlaient notre langue. Qui parle leur langue à eux, aux étrangers ? Personne. Qui négociera ? Personne. Qui se soucie de nous ?
… les communistes.
Et ces pirates venus du nord, connus des habitants de la côte habitués à la contrebande. Des gens avec qui on a autrefois échangé de la bière contre une radio satellite, ou payé en nourriture des magazines colorés.

Le Pharois est familier. Le Prodnov est familier. Le communisme est familier.

Le reste… chaos. Désordre. Incertitude. Rumeurs de massacres. Qui pourrait en attendre autre chose de ces nazuméens ? Tout le monde sait que les paltoterriens baisent leurs chèvres et sacrifient des enfants à leurs dieux. C’est connu. On en riait l’année dernière, à la fête du village. Maintenant on ne rit plus, l’ennemi est là. Le fou, le monstre. Il est dans la ville, bientôt dans la campagne. A la nuit tombée, il quittera ses centres urbains, viendra à pas feutrés commettre pillages et atrocités. On le sait, la rumeur le dit, les photographies le disent, la cousine de la tante le dit, l’administration du Prodnov le dit.
Mais si, c’est une source sûre, Anna, dont le fils est à la préfecture, tu sais, le petit Dmitri, avec ses dents du bonheur ? Si Anna a peur, alors c’est qu’il y a une bonne raison, tu peux me croire ! Oh par pitié ne restons pas là, je t’en prie écoute moi pour une fois au lieu de faire le brave ! Tu crois que c’est avec ta vieille carabine que tu nous défendras ? Ils ont toutes sortes d’armes là dehors, oh mon dieu par tous les saints ils te tueront ne fait pas l’imbécile et les enfants tu y as pensé ?? Enfin Leonid vas-tu m’écouter ? Qu’est-ce que c’est qu’une ferme après tout ? Nous reviendrons je t’en prie passons l’hiver à Peprolo le mari de ma sœur nous hébergera je le sais !

A Peprolo se trouve l’avenir, ou du moins une sécurité familière, mieux vaut la fuite pour un peut-être que rester pour un certain : la mort. Les commissaires régionaux, le cousin Micha qui travaille pour l’administration l’assure : prenez tout ce que vous pouvez et rejoignez-nous au nord, le temps que cesse la crise et reflue la marée. Trouver refuge sous l’égide protectrice des embruns marins. Et des embruns pharois.

Alors on part. On emporte pas grand-chose, les bijoux de la grand-mère, des animaux fourgués à l’arrière de la voiture ou du camion. Les économies sous le matelas. La literie. Des vêtements chauds pour hiverner.
« On ne sait jamais ce qui peut se passer ! »

Les prodnoviens sont habitués aux catastrophes, mais celle-ci semble particulièrement redoutable.

Au-dessus de la tête passe un avion étranger. Pas les vieux coucous soviétiques, reste fond de révolution, même pas produits ici, sans doute envoyés à une autre époque par un pays allié. Peut-être la Lutharovie ? Le matériel prodnovien grince et rouille dans les hangars, l’armée vit sur ses réserves et tenait le pays par la brutalité et l’omniprésence. Ce qui vole aujourd’hui dans le ciel du Prodnov fait figure d’étrangeté.

Ces avions-là ont le ronflement des mauvaises tempêtes. Leurs drones bourdonnent comme d’affreux moustiques avant un orage. Rien de tout ça n’est normal, tout pue l’ingérence, tout pue que les types de la capitale ne gèrent plus rien du tout. Ah ils ont fait les malins, les blancs-becs, les citadins, avec leurs petits privilèges, les premiers collaborateurs du régimes, ceux qui avaient les bons appartements, les belles maisons, avec l’eau chaude, là, les bureaucrates déconnectés, les collecteurs d’impôts, les « élites ».
Ah, ça, ils ont bien retourné leurs vestes, ces salopards. A peine Kuklin Viktor élu qu’on le butait dans la rue, même pas un bel assassinat, non, une prostituée qui lui a tiré dessus, parce qu’il ne l’avait pas bien regardée. L’histoire se sait, elle fait rire jaune.

Après s’être engraissés sur le dos des campagnes, voilà que les villes veulent maintenant imposer leur loi au reste du pays, encore. Ce n’est pas l’armée, ce ne sont pas les militaires qui décident, leur autorité s’imposait par la légitimité des armes, le courage ou la cruauté des soldats – toutes les familles ont eu leur lot de conscrits – tu savais que le petit Sergej est entré dans l’armée ? Dire qu’il y a encore quatre ans il jouait dans le jardin, c’est fou comme le temps passe vite…
L’armée a sa légitimité. Une certaine logique structure un pays dressé par la force et les vieilles hiérarchies familiales. L’Etat est un père de famille, lorsqu’on lui désobéit, on goûte à la cravache.

Mais ces citadins, qui sont-ils ? D’où tirent-ils leur légitimité ? Leur autorité ? Ont-ils jamais fait quoi que ce soit à part signer des papiers ? Ont-ils jamais travaillé la terre, réparés un tracteur, parti pêcher en mer ? Qu’ont-ils fait sinon assassiner un leader politique, plonger le pays dans le chaos et venir ensuite pleurnicher dans les bras d’une armée étrangère, venue des confins de la terre ?


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Forte de plus de deux millions d’habitants, Peprolo fait figure de poumon économique dans un pays enclavé comme le Prodnov. Reliée à l’océan par voie de chemin de fer, moins d’une cinquantaine de kilomètres la sépare du « port de Peprolo », sorte de ville banlieue et annexe spécialisée dans le commerce maritime et l’import/export. Si la nation communiste n’a jamais brillé par son intégration territoriale, la proximité de pays aux inspirations idéologies similaires tels que la Lutharovie, le Reylos, le Boltorkhoy dans une certaine mesure ainsi que le Vogimska jusqu’à sa révolution capitaliste, a permis aux échanges d’avoir du sens en mer du nord.

Deux millions d’habitants. C’est moitié moins que la capitale mais c’est beaucoup plus qu’ailleurs. A Peprolo on a suivi de loin des troubles qui ne semblent pas nous concerner : les massacres ont eu lieu dans l’Ouest et l’ancien dictateur du Prodnov n’a jamais pu se permettre de réprimer sa principale ville portuaire.
La classe supérieure prodémocratie qui s’est soulevée à Staïglad n’a pas grand-chose à voir avec les élites économiques de Peprolo : la fortune de la région construite sur les règles du communisme et les monopoles d’Etat, il n’est pas certain qu’une ouverture au commerce et à la concurrence internationale ne bouleverse pas violement l’équilibre économique de la ville. Et s’il y a bien une chose que n’aiment pas les gens de pouvoir et d’influence, c’est les bouleversement.

Sans provoquer une levée de bouclier, le soulèvement de la capitale a été accueilli avec une franche circonspection. Les évènements ayant rapidement suivi n’ont pas arrangé les choses. Si la reddition de l’armée rouge aux forces coalisées a d’abord suscité la crainte, force est de constater que le paysage n’a pas été mis cul par-dessus tête. La proclamation de la république fantoche par les forces norstalkiennes reste pour l’heure à l’état de pure théorie et les rouages de l’administration et de la police n’ont pas bougés d’une seule vis. Le seul changement notable est désormais la présence d’Albien à Peprolo, mais ça, ce n’est pas si nouveau. L’Océan du Nord est dominé depuis quelques années par le poids économique du Syndikaali et de la Lutharovie en la ville de Merengrad qui sert de soupape entre monde capitaliste et monde communiste. La langue liquide des péninsulaires n’a plus d’accent exotique depuis longtemps.
Le changement est d’autant moins frappant que faute d’avoir déployé une véritable armée, le Syndikaali et le Royaume-Uni se retrouvent naturellement à travailler avec les autorités locales. Les forces de polices ont été maintenues dans leurs fonctions et seuls les généraux les plus récalcitrants ont changé.

Il faut dire que ce qui passait hier encore pour une invasion armée du Prodnov prend de plus en plus des allures de maintien de l’ordre au regard de la progression des forces capitalistes qui représentent, elles, un véritablement changement de paradigme. L’alliance du nord, composée des communistes de Lutharovie et des libertaires albiens, associés aux autorités locales, semble capable de préserver un statut quo bienvenu en période de crise.
La stabilité des positions conservatrices rassure plus que le grand inconnu livré à des étrangers.

Seul changement significatif est le camp pharois de Peprolo. Là, entre le port et la ville, dans cette espèce de semi-campagne urbanisée composée pour moitié de champs et de terrains vagues, s’alignent de vastes tentes chauffées et des abris en plastique et contreplaqués. Du matériel humanitaire destiné aux régions du grand nord, provisoire mais capable de préserver du froid et de la neige qui s’abat sur le pays en ce mois de novembre.
Une vaste étendue grouillante de réfugiés, fuyant l’armée qui marche sur eux, fuyant un processus d’autophagie nationale, cannibalisation par les millions de ventres affamés de la capitale de leurs propres frères et sœurs au nom d’un idéal qui n’est pas le leur. Soupe chaude, repas efficaces, à base de poisson, les seuls que savent réellement cuisiner les Pharois. Rapidement, certaines babouchka ont repris les choses en main, ajoutant carottes, navets et pommes de terre dans les larges bassines qui mijotent sur le feu et dégagent des vapeurs odorantes.

Les volontaires du Syndikaali, rapatriés depuis Merengrad, sont de précieux intermédiaires entre les forces de la Coalition et les habitants du Prodnov. Polyglottes russes du fait de leur proximité avec la Lutharovie, ils participent à pacifier une situation tendue et fébrile. Si les débordements ne sont pas rares, comme c’est naturel dans ce type de rassemblements, la communication au moins n’en est pas la cause.

Cela tombe bien. Communication. Le second nerf de la guerre après l’argent. Le terrain est aussi bien miné par des mots que par des explosifs. Depuis Peprolo les rumeurs vont bon train, chacun a une histoire à raconter, avec le lyrisme tragique de ceux qui aiment être écoutés, on conte, parfois non sans quelques exagérations, les horreurs de la guerre, le chaos venu de l’Ouest, les exactions de l’ONC, de ces putains de capitalistes sans morale, des fanatiques religieux pour la plupart, avec leurs croyances hérétiques, mais qui ne sont pas de bons chrétiens non plus. Les icônes orthodoxes n’ont pas complètement déserté les familles du Prodnov et en temps de crise les vieilles dames glissent dans les chemises de leurs enfants des portraits de Saint Georges.

La peur fait dire des bêtises, c’est vrai. Elle pousse aussi à en faire.
Cela tombe bien.
Les Pharois ont toujours prospéré dans le chaos.
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5 novembre 2007 – Frontière septentrionale du Prodnov à 120 km de Staïglad, port de Nevskigorod (Province #35905)

Opération « Jenga habile »


L’adjoint posa le rapport sur la table qui avait été dressée dans la grande salle de la mairie de Nevskigorod. Trinai Chavalit prit le temps de le feuilleter et reporta son regard sur l’adjoint.

« Ils ne perdent pas de temps visiblement.

- Non commandant. Mais le Cercle Intérieur s’est montré particulièrement insistant à ce sujet
répondit l’adjoint en redressant sa casquette militaire. »

Trinai Chavalit se frotta le menton, d’un air pensif. Autour de lui s’étalaient de grandes cartes de la région et des cadastres détaillés de Nevskigorod et des alentours. Les positions jashuriennes étaient marquées en rouge. Quiconque aurait été un peu versé dans les arts de la guerre aurait pu comprendre que les Jashuriens se tenaient prêts à tenir le port de Nevskigorod avec ténacité. Le Contingent d’Intervention Extérieur s’était considérablement renforcé ces derniers mois et si la plupart des troupes jashuriennes étaient encore basées à Staïglad, la force active du C.I.E avait pris position dans la ville portuaire pour y assurer la liaison entre les cargaisons humanitaires et la capitale du Prodnov.

Lieu stratégique de la défense du Prodnov démocratique, la ville de Nevskigorod était un point essentiel du système de défense de l’Organisation des Nations Commerçantes. Les patrouilles étaient fréquentes, bien organisées, et couvraient la centaine de kilomètres qui séparaient la capitale de la côte. Des avions sillonnaient les cieux à toute heure et vérifiaient les positions de l’Union Albienne et des restes de l’armée rouge du Prodnov avec attention, chaque mouvement étant dûment notifié aux forces de l’ONC. Les Jashuriens, même s’ils semblaient confiants, se préparaient à recevoir les forces de l’Union Albienne si jamais les choses se gâtaient.

Le Cercle Intérieur s’était montré plutôt clair sur ses objectifs. La Troisième République du Jashuria avaient besoin d’une base avancée dans la région pour pouvoir établir de nouvelles routes commerciales avec le nord de l’Eurysie. Désireux d’élargir son cercle de « partenaires commerciaux », le Jashuria souhaitait faire du port de Nevskigorod une tête-de-pont pour ses investissements et pour ses entreprises. Mais pour cela, le Jashuria avait besoin de l’ONC et plus particulièrement des démocrates prodnoviens. La légitimation des démocrates prodnoviens était un des enjeux majeurs des prochaines semaines face à l’Union Albienne et aux loyalistes. La transformation du Prodnov en une république démocratique et libérale serait un bouclier puissant pour les intérêts du Jashuria dans la région, ce qui lui permettrait de se rapprocher à terme des zones commerciales des pays nordiques.

Le Cercle Intérieur avait accepté des pourparlers avec l’Union Albienne par le biais de la Sérenissime Fortuna. L’allié de longue date du Jashuria – et son ancien colonisateur – était pressenti pour être le représentant des intérêts de l’ONC pour une rencontre officielle à Nevskigorod dans les prochaines semaines. Le haut-commandement et le Cercle Intérieur avaient insisté pour que les soldats jashuriens du Contingent d’Intervention Extérieur fassent le maximum pour sécuriser l’ensemble des quartiers jusqu’à ce que la conférence de paix puisse se tenir. Des renforts allaient arriver dans les prochains jours pour pouvoir s’assurer de la sécurité des ambassadeurs.

La conférence de paix devait se tenir dans un ancien centre de sport transformé pour l’occasion. Situé non loin du jardin maritime qui jouxtait le port industriel de Nevskigorod, il s’agissait d’un endroit agréable et surtout, facile à défendre. Tout serait prêt pour l’évènement, mais il fallait agir vite afin de ne laisser rien au hasard. Les troupes étaient d'ores-et-déjà en train de préparer le terrain et de dresser des cartes précises de la zone afin de créer le dispositif de sécurité le plus poussé qui soit pour l'arrivée des délégations du Prodnov libre, de l'ONC et de l'UA.

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6780
Johansen et les Pilotes norstalkiens
Alexander Johansen en compagnie de pilotes au Prodnov

Krövnenborg 8h50, dans un bureau éclairé par la lumière du petit matin, deux hommes discutaient, une assiette de gâteaux fourrés à la confiture devant eux. Tous deux en chemise blanche à cravate, bavardaient de tout et de rien avant de parler de fâcheux sujets

Rink Alting" Vous êtes sûr que c’est une bonne idée de se rendre au Prodnov . À tout moment nous pourrons être attaqués. "

Alexander Johansen " Écoutez Rink, si vous avez peur vous n’êtes pas obligé de m'accompagner, Hans est plus courageux. "

Rink Alting " Normal, il est le chef de la diplomatie, il voyage tout le temps, je ne comprends toujours pas pourquoi c’est lui qui vient et non Van der Stel. "

Alexander Johansen " Anne Marije était prise aujourd’hui, je la plains, une journée entière devant nos camarades députés. Je préfère mille fois partir au Prodnov haha. "

Rink Alting " Je peux la remplacer si vous voulez monsieur Johansen. "

Alexander Johansen " Rink vous me gonflez, de toute façon je n’avais pas prévu que tu viennes. Un ministre aussi froussard je n’ai jamais vu ça haha. "

Un homme de taille moyenne plutôt maigre rentra dans la pièce, il salua brièvement Alexander d’un geste de la tête avant de s’assoir à ses côtés. Il serra par la même occasion la main de monsieur Alting avant de prendre de sa poche un léger papier avec une inscription confidentielle.

Alexander Johansen " Bonjour Hans, alors le trajet ? "

Hans de Veen " Bien monsieur le Premier ministre, je sens que la journée va être très longue. J’ai reçu votre message sur les risques encourus, sachez que je reste pour ce voyage mais il faudra prendre des précautions. "

Alexander Johansen " Vous me rassurez mon bon Hans ! "

Les deux hommes quittèrent la pièce d’un pas rapide en direction d’un cortège de voitures se dirigeant vers l’aéroport international de Krövnenborg. Un seul avion avait été prévu pour l’événement dont un l’Eure en cas d’attaque. Le trajet avait été défini en amont par le R.U.N.E.S et modifié toutes les demi-heures, laissant même fuiter de fausses informations. Les deux avions gouvernementaux prenaient des chemins opposés escortés tous deux par deux chasseurs et de temps en temps par un avion ravitailleur. Inutile de dire que le Premier secrétaire d’État suivait le chemin avec une équipe entière. Mais malgré les doutes et les angoisses ils arrivèrent à bon port sans aucun désagrément hormis les quelques petites turbulences. Les deux hommes sortirent du cockpit de l’avion l’un après l’autre, les deux regardaient la multitude de personnes présentes d’un air surpris mais à la fois froid. Donnant même l’impression qu’ils entraient dans une dimension parallèle. Ils furent accueillis par le Gouverneur militaire norstalkien au Prodnov Général Ivan Decklengord et le Président provisoire Kouchensky. Les chefs de gouvernement se serrèrent la main de manière chaleureuse avant passé en revu ensemble un détachement des troupes norstalkiennes mobilisés depuis la première heure. La journée s’annonçait longue et épuisante, mais malgré le froid hivernal les hommes suivirent le chef local dans la longue péripétie qu’était cette journée historique pour le Prodnov. Une longue aventure commença, Kouchensy fit visiter aux dignitaires norstalkien la ville de Peprolo et les vestiges de l’air communiste, en expliquant comment la vie était dur et difficile. Les rues étaient étonnamment propres et les habitants sereins, étaient ils au courant que la capitale était aux mains d’impérialistes non eurysien ? Johansen se félicita discrètement dans l’oreille de son chef de la diplomatie (Hans de Veen), la propagande mise en place par son Secrétaire d’état Médias, Kees-Jan Bruurs.

Alexander Johansen " Ce cher Bruurs m’étonnera toujours. "

Une affirmation qui fut laissée sans réponse par Hans qui préférerait sourire devant les caméras étrangères et regarder le territoire meurtri par la tant d’année sous la dictature communiste qui risque de s’approcher lentement et sûrement avec l’avancée inquiétante des insurgés à la solde de l’ONC. Des corps étaient entassés dans une fausse commune laissant croire à l’existence d’un massacre sur la population de la région. L’idée même était insupportable, les trois hommes s’inclinèrent ensemble devant les dépouilles, d’hommes, femmes et enfants, victimes du totalitarisme communiste prodnovien. Les quatre hommes se sont ensuite dirigés vers les locaux gouvernementaux du R.P.P.A

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Après bien quatre heures dans une pièce surchauffée les dignitaires régnèrent de nouveau le Paris des locaux, où avait été installaient entre temps plusieurs micros et pupitres positionnés les uns après les autres. Ils avaient décidaient de prendre une position commune envers la non reconnaissance de la R.P.P.A et son avenir, bref de quoi endormir un peu plus la colère des habitants bien que son niveau soit bien bas avec le nombre des affiches anti communistes et anti U.A dans cette région. Plusieurs verres d’eaux étaient positionnés dans les coins des pupitres, Johansen comme à son habitude pris une gorgée avant d’intervenir.



Alexander Johansen : " Chers camarades d’Eurysie de l’est, quelles horreurs nous avons pu voir en ce jour funeste de vérité. Je ne puis contenir mon émotion face à toutes ces années de persécution et de massacres que vous avez subis au nez et à la barbe des États démocratiques. Vous êtes un peuple fort, courageux et fidèle à ces valeurs de liberté et de fraternité. Vous nous avez prouvé ces 15 derniers jours votre détermination à vous débarrasser d’un mode de fonctionnement contraire à vos ambitions, en nous appelant d'un dernier cri « à l’aide ». Sachez que nous sommes là et que plus aucune puissance étrangère ne vous fera du mal tant que le bouclier Albien sera posé sur vos têtes désolées. Nous vous apporterons modernité, respect et stabilité tout en gardant encrée dans nos têtes que les erreurs du passé ne doivent plus se reproduire. Jadis un célèbre Premier ministre norstalkien a dit dans un Allemand approximatif « Ich bin ein Walserreich », je le dit donc haut et fort, « я продновец » (Je suis un Prodnovien). Le Royaume-Uni de Norstalkian et de manière générale l’Union Albienne que j’incarne se disent également à vos côtés.

Je souhaite maintenant m’adresser à la communauté internationale, tout état sensé doit reconnaître que de manière temporaire le Prodnov est plus apte à assurer pleinement ces fonctions internes et donc l’administration de ces territoires. La région de Peprolo ne sera jamais indépendante, puisque le peuple de ce pays meurtri, tient à leurs patries comme à leurs enfants, et cela leur est inaliénable. Nous sommes vus comme des envahisseurs mais dois-je vous rappeler que le Prodnov s’est rendu à la coalition et non à l’ONC ? Qui sont les réels envahisseurs maintenant ? Les puissances légitimes du Conseil de Défense Nord Eurysien ou les états extra-eurysiens unis sous un drapeau impérialiste de l’Organisation des Nations Commerçante ? Une personne avec du bon sens reconnaîtrait que nous sommes les seuls accrédités à occuper le territoire Prodnovien pour la stabilité de la région et plus grossièrement du monde. Il ne s’agit pas d’une simple querelle entre états capitalistes mais d’un réel conflit diplomatique, propagandiste et dissuasif. Je me permet devant vous tous, de nommer ce conflit de « Guerre froide » des milliers d’hommes femmes et enfants sont loin de chez eux. Il est temps de réagir et dans le bon sens cette fois."


Après ce discours poignant devant les caméras du monde entier le premier ministre poursuivit sa visite dans un camp militaire norstalkien à Peprolo.
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Périmètre de sécurité défensif de l'ONC - Staïglad

Au poste de commandement et de coordinations des opérations aériennes des Provinces-Unies, les officiers en télécommunications sous la supervision du Sky Marshall Esther Marley s'affairaient à transmettre les ordres et à communiquer avec les pilotes actuellement en patrouille dans le ciel.
Quand soudain une alerte retentit dans la salle, et un haut parleur se mit à alors à débiter les mots laconiques suivants :

"Alerte de proximité ! Aéronefs non autorisés viennent de pénétrer dans l'espace aérien du Prodnov. Contact confirmé en secteur A-56-67. Confirmation de l'identification en cours"

Sky Marshall Marley : "Très bien, que l'on établisse l'identité, le nombre, l'origine de ces avions immédiatement. Priorité de type 2. On passe en protocole de sécurité maximale. Où est notre AWACS ?"

Officier des télécommunication " Il est à 50 km au sud de Prepolo, secteur B45-89, il nous transfère actuellement les données et....ca y est, contact approouvé, la signature électroniques des avions vient d'être confirmée : il s 'agit de 28 avions civils de la Loduarie Communiste. Ils ont pénétré l'espace aérien du Prodnov à 8h34min et 43 secondes heure locale malgré les alertes automatiques de notre exclusion aérienne".


Sky Marshall Esther Marley : "Très bien transmettez à l'escadrille Blue Leader : Engagement de la manœuvre "Raptor Capture".
Je veux que l'on fasse décoller la chasse spéciale Yellow Leader immédiatement, en secteur A-45-66. Je veux prendre toutes les précautions. Transmettez immédiatement les coordonnées des avions loduariens à tous les membres de l'N.N.C Le protocole de menace hostile doit être enclenché. Ces avions peuvent potentiellement transporter du matériel et des troupes à destination de l'ennemi. Leur interception et leur escorte dans périmètre défensif doit être réalisé dans un gant de velours, les tirs de semonce sont autorisés."




chasselofoten

Les avions civils loduariens avaient été détectés et identifiés dès qu'ils eurent pénétré l'espace aérien prodnovien en toute illégalité, violant ainsi la zone d'exclusion aérienne.
Comment espéraient il qu'une armada d'avions de ligne puissent survoler un territoire alors en plein conflit et sous couverture aérienne de l'O.N.C sans être détectés à la seconde même où le périmètre était franchi ?

Tandis que les premiers chasseurs bombardiers décollaient depuis la piste de l'Aéroport de Staïglad, l'escadrille Blue Leader était déjà en approche des avions loduariens. La chasse lofotène, les Aiglons, étaient menés par la capitaine Eowyn Breckenridge.



chasseurbombardieraudecollage

"Contrôle vous me recevez ? Ici Bravo-Lima...en approche du secteur A-56-67...contact visuel confirmé...demande d'autorisation d'engagement de la manoeuvre "Raptor Capture"....Très bien merci j'engage"

Les intercepteurs arrivèrent au niveau de l'avion de tête et encadrèrent assez rapidement l'armada d'avions loduarien.

"A l'intention des équipages des avions de ligne loduarien, ici le capitaine Eowyn Breckenridge de la Chasse de l'O.N.C, vous venez de pénétrer et violer l'espace aérien souverain du Prodnov, ainsi qu'une zone d'exclusion aérienne militaire, ce qui peut être interprété comme un ace de guerre.
Veuillez stopper votre trajectoire actuel, et vous pliez à nos directive. Nous vous transmettons le plan de vol. Veuillez nous suivre et atterrir immédiatement à Staïglad en secteur B-45-78 où nous procéderons à l'immobilisation et à l'inspection de vos avions.

En cas de refus ou d'absence de réaction de votre part, nous sommes autorisés à ouvrir le feu. En attente confirmation de votre part"


Silence


"Je répète, ici le captaine Eowyn Breckenridge, nous sommes autorisés à engager si vous ne répondez pas. Nous vous assurerons un sauf conduit jusqu'à Staïglad où vos avions et équipages seront immobilisés, et serotn placés sous protection du mandat de l'O.N.C."

Silence

L'intercepteur se plaça alors juste au niveau latéral de l'avion loduarien, de manière à être bien visible des occupants de l'habitacle du cockpit.
BOAM BOAM BOAM.... Coups de semonce ...Plusieurs pyro-leurres furent alors tirés et frôlèrent de manière contrôlée le fuselage de l'aéronef


chasseurbombardier

"A l'attention du Capitaine Breckenridge de la Chasse de l'O.N.C, ici le capitaine Kougloff, de l'avion civil loduarien Tango-Zoulou 567. Ne tirez, je répète ne tirez pas, nous acceptons de vous suivre et modifions notre plan de vol. Je répète, ne tirez pas, nous obtempérerons !".

"Contrôle ? Ici Blue Leader : Interception confirmée. Je répète, poursuite du protocole "Raptor Capture". Nous escortons les avions civils loduariens jusqu'à l'aéroport de Staïglad. préparez les équipes de sécurité et d’intervention pour immobilisation et inspection au sol. Escadrille Yellow Leader en approche pour protection du convoi. Terminé."


Les escadrilles Blue Leader et Yellow Leader asssurèrent donc le sauf conduit des appareils loduariens jusqu'à Staïglad. Les appareils furent temporairement placés sous l'égide de l'aviation civile prodnovienne.
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Les Voïvoïdes au Prodnov : un signal fort en provenance de l'État fédéral de Novigrad

Un tank lourd de l'armée novigradienne patrouillant la campagne dans les environs de Peprolo.
Un tank lourd de l'armée novigradienne patrouillant la campagne dans les environs de la région de Peprolo.


La culture novigradienne était particulière et difficilement compréhensible pour les étrangers, la longue histoire du pays et son implication de premier ordre au cœur des grands événements qui chamboulèrent le continent eurysien au fil des millénaires, avaient engendrés une forme d’imprégnation culturelle dans les mœurs novigradiennes. La culture guerrière novigradienne transcendait largement ce que certains pouvaient considérer comme une simple orientation politique, les populations novigradiennes étaient abreuvées depuis des centaines d’années par une myriade de mythes et de légendes autour des exploits guerriers des héros novigradien d’antan. Les nombreux conflits, qu’ils soient internes ou externes, nourrissaient sans cesse cette névrose nationale. C’est pourquoi au cœur de cet imaginaire collectif, il existait bien évidemment un corps de l’armée fédérale qui continuait encore aujourd’hui à maintenir cet esprit profondément militariste. Les Voïvoïdes existaient depuis la fin de l’antiquité, c’était originellement un régiment de mercenaires étrangers au service des basileus noviriens qui firent suite à l’indépendance novirienne de l’Empire Rémien et qui précédèrent la conquête de Novir par les varègues de Vlad le Conquérant. D’après les historiens, les premiers mercenaires Voïvoïdes étaient en réalité des pirates albigeois appâtés par la richesse des nations leucytaléennes. Ce régiment a continué d’exister au fil des siècles, s’attachant au service des Grands-Princes, intégrant des étrangers, des prisonniers en quête de rédemption, des mercenaires et quelques névrosés à la recherche d’une gloire morbide. Depuis le siècle dernier, les Voïvoïdes trainaient une réputation sulfureuse à cause notamment de l’épisode de la rébellion de l’Ourak au début des années 90’ où ils avaient été engagés sous le commandement du Général de Gotha dict le Boucher de l’Ourak. Les exactions commises contre les forces rebelles à cette époque restaient encore aujourd’hui dans la mémoire collective participant à renforcer le délire collectif autour des Voïvoïdes. Bien qu’aujourd’hui le régiment n’accueille plus réellement de prisonniers et de mercenaires mais plutôt des professionnels s’exerçant pendant des années pour obtenir le privilège de servir dans le fleuron de l’armée fédérale, la réputation du régiment le poursuivait encore de nos jours. Aussi bien que le déploiement des Voïvoïdes était systématiquement perçu comme un acte d’intimidation par les autres belligérants des conflits novigradiens.

Depuis l’arrivée des forces novigradiennes au Prodnov, la discipline du régiment était menée d’une main de fer par le Colonel Dimitrov, un tacticien expérimenté qui avait l’habitude des situations complexes. À Staïglad, les militaires novigradiens se montraient exemplaires, soulignant le contraste entre l’attitude professionnelle de l’ONC par rapport aux massacres et aux arrestations qu’avaient autrefois menée l’armée communiste du précédent régime. Tandis que le nouveau gouvernement essayait encore et toujours de faire valoir sa légitimité au Prodnov, ne parvenant qu’avec difficulté à obtenir un consensus interne au cœur de ce conflit, de son côté l’ONC maitrisait admirablement la situation. Malgré des négociations menées conjointement avec les forces albiennes et luthoraviennes, le Prodnov menaçait encore et toujours de se transformer en un immense champ de bataille. Près de Peprolo, l’aviation novigradienne se plaisait à rappeler sa présence en survolant régulièrement la ville qui se trouvait à la limite de zone d’exclusion aérienne. Plusieurs bataillons Voïvoïdes coopéraient encore à l’heure actuelle avec les forces de l’ONC afin d’encercler la ville de Peprolo qui était désormais occupée par le Norstalkian. Le contrôle des routes était l’objectif prioritaire des forces novigradiennes qui se déployaient à travers la campagne proche environ à 80km de la zone urbaine, la tension était à son comble, la moindre erreur de l’adversaire pourrait mener à un assaut terrible sur la ville de Peprolo.
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La situation au Prodnov se dégradait de jour en jour. Entre sécession et invasion étrangère, l'instabilité du pays semblait de plus en plus tournait en direction d'affrontement armée. Le nord et le sud semblait près à exploser, et comme toujours, les civils seraient les grands perdant de cette montée des tensions.

Car ici et la, dans la capitale et ses alentours, les pénuries se faisaient de plus en plus réelles. La où quelques semaines avant trônaient des centaines de fruits et de légumes frais, on ne trouvait aujourd'hui que de rares mets fanés. Et comme toujours dans ses périodes de rareté, les prix se retrouvaient à atteindre des sommets. Si bien que petit à petit, à la crise politique et à la crise internationale s'ajoutait à présent une crise humanitaire naissante.

Et cela, la Confédération Impériale ne pouvait le laissait sans réponse. Depuis l'aube de son histoire, l'Empire Yuhanaca avait du faire avec de multiples catastrophes. Typhons, tremblement de terre et éruptions volcanique avait fait son histoire. La légende voulait que chaque catastrophe soit la naissance d'un dieu du panthéon Yuhanaca. Cette cohabitation avec le risque avait très tôt ancré une résilience naturelle au peuple du Soleil. Dès le Bas-Empire, des corps militaires avaient été crée pour faire face à l'après. Et cette tradition c'était prolongé jusqu'à ce jour.

Ce n'était pas pour rien que l'Empire avait misé sur sa force navale et notamment, sur un ensemble de porte hélicoptère. En dehors de leur fonction purement militaire, ces navires avaient été prévus pour mener des opérations de sauvetages et d'assistances humanitaires. Pensé pour faire face aux conséquences de catastrophe naturelle, le HSI Metilcaz était tout désigné pour faire face à cette crise.

Il fut ainsi décidé de rassembler un groupe d'intervention naval composé du porte hélicoptère HSI Metilcaz, de deux frégates, du transport de chaland HSI Queztokal, ainsi que de 3 patrouilleurs d'escortes. Chargé de vivres et de matériel médical, la flotte avait pour objectif de rejoindre un port accessible du Prodnov et de mettre en place camps de réfugier, hôpitaux de campagne, et distribution de vivre à la population du sud. Ses directives se limiter à cet aspect humanitaire. Si elle rencontrait le moindre blocus ou incident avant de pouvoir rejoindre un port, ses instructions étaient de faire demi-tour vers la base amie la plus proche.


HSI Metilcaz en route pour le Prodnov
HSI Metilcaz en route pour le Prodnov

En parallèle, un pont aérien était mis en place entre la Confédération Impériale et la capitale du Prodnov. Pour se faire, trois avions de lignes étaient mobilisés, chargé de vivre et de matériel humanitaire à chaque aller et de potentiel réfugié au retour. Afin de permettre le long trajet, une escale technique sur une base militaire Fortunéenne était prévue à chaque rotation. Une quinzaine de M23k2 ainsi qu'un ravitailleur permettait d'assurer l'escorte des avions depuis le territoire de Fortuna jusqu’à la capitale du Prodnov.

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Résumé:
- Déploiement de 2 frégates et 3 patrouilleurs afin d'escorter un porte hélicoptère et un transport de chaland chargé de matériel humanitaire vers un porte accessible du Prodnov. En cas de présence hostile, le convoi rejoindra une base amie.
- Déploiement de 3 avions de lignes, 2 avion de transport tactique, 1 avion ravitailleur et de 15 chasseur niveau 2 afin d'assurer un pont aérien humanitaire entre l'Empire Yuhanaca et le Prodnov.
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10 novembre 2007 - Distribution de passeports loduariens, le gouvernement révolutionnaire évoque une atteinte grave à la souveraineté du Prodnov et appelle à leur destruction.


passeport loduarien brûlé
Oppressée par le régime communiste prodnovien, massacrée à Bridjesko, la population locale a toutes les raisons nécessaires pour se montrer peu réceptive à la distribution de passeports loduariens, que beaucoup n'hésitent plus à brûler, après les appels du nouveau pouvoir régional.


“La Loduarie, grand humaniste convaincue, nous file des passeports, avec ça le Prodnov de demain sera plus beau c’est sûr” raillait-on sur la place d’un marché, à 2 km de Staïglad. La délivrance facilitée de passeports loduariens au Prodnov, afin que les populations locales, déjà terriblement marquées par l’oppression du gouvernement communiste, puissent en trouver un autre en Loduarie, fait sourire, voire rire jaune pour bon nombre de médias étrangers.

Les membres du RDD, le mouvement Démocrate-Révolutionnaire à l’origine du coup d’état de Staïglad le 20 octobre dernier, ont vu certains de leurs membres s’exprimer sur la démarche loduarienne, qu’ils qualifient “d’atteinte grave à la souveraineté du Prodnov” parce qu’elle constitue une action portée sur le territoire en dépit d’une absence totale d’accréditations émises par l’administration locale. “Fournir des passeports dans un territoire étranger, en s’affranchissant de tous les contrôles et de toutes les autorisations nécessaires, peut couvrir des crimes contre la population prodnovienne car qui nous dit que les personnes ne sont pas contraintes de prendre ces passeports, ce qui les rend de facto soumises à la législation loduarienne? C’est une manœuvre d’annexion qui doit cesser le plus rapidement possible, immédiatement.”

Pour de nombreux spécialistes, vous faites peu de charité à distribuer des passeports en temps de guerre, car il existe de nombreux statuts pour permettre l'accueil des populations civiles étrangères. “Si l’on veut jeter une bouée de sauvetage aux prodnoviens, on leur propose des statuts de réfugiés, des asiles politiques, mais pas un document lui attribuant une nationalité et le soumettant à la législation d’un autre état” déclare le membre du RDD. Pour lui, il s’agit d’une nouvelle preuve manifeste de l’asservissement du Prodnov, imaginée par les régimes totalitaires d’extrême-gauche dont il tait le nom pour, selon son propos, “ne pas le vomir”. En effet, et considérant le relatif flottement des autorités prodnoviennes, décapitées à Staïglad par le RDD, il est peu probable que ces dernières aient pu approuver la démarche loduarienne, qui perd, en plus de sa pertinence, la légitimité pour s’inscrire durablement sur le pays.

La volonté loduarienne d’intégrer leur nationalité étrangère à un maximum de citoyens prodnoviens sur place, démontre alors sous un projecteur irradiant, les desseins les plus sombres nourris par cet état communiste, en perte d’influence sur la région d’Eurysie orientale, après les agissements meurtriers de la République socialiste nourrie par feu Gwepolosk Belleski, particulièrement lors des massacres de Bridjesko. Le communisme a déçu au Prodnov et la violence exercée par ce dernier a même fini par se retourner contre lui, après un coup d’état réussi dans la capitale historique du Prodnov, où un commando s’en est pris à la tyrannie. Dans ce contexte, il est permis de penser que les manoeuvres ldouariennes servent à faire imposer une autre nationalité aux habitants du territoire, d’autant plus que l’occupation du Nord du Prodnov par les forces lutharoviennes peut laisser penser qu’une demande forcée de passeport puisse être en vigueur là-bas. Il ne faut pas non plus oublier que la Lutharovie a massivement déployé des camions de transport, plus que ses besoins réels de l’armée, des experts affirment que cette capacité logistique suffirait à organiser des déportations massives.

“La délivrance de passeports loduariens, combinée à la présence d’importants convois lutharoviens disponibles à la déportation massive de personne, nous fait croire que des manoeuvres sont actuellement en place, pour durablement occuper les territoires et assujettir les populations locales. Ces manoeuvres d’occupation s’expriment alors en forçant la souscription à une nouvelle nationalité et en déportant possiblement, soit les opposants au régime pour ouvrir un boulevard aux communistes prodnoviens, soit les soutiens au régime communiste eux-même, pour justifier d’une opération humanitaire et salvatrice fallacieuse, considérant pourtant le fait que la persécution des populations prodnoviennes est exclusivement liée à la présence d’un état communiste…” évoquait Natalia Gustovaz, reporter pour el Renegado.
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A Preprolo, la menace d’un bombardement aérien de l’ONC se fait plus concrète

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C’est une perspective qui fait froid dans le dos à voir les milliers de tentes et baraquements alignés autour de la ville comme une monstrueuse banlieue excroissante. Pourtant, la rumeur est belle et bien lancée et enfle comme un feu de forêt : l’ONC aurait prévu d’anéantir par les flammes la racaille communiste. Une stratégie plutôt logique lorsqu’on regarde la zone d’exclusion aérienne mise en place par les forces capitalistes et qui pousse à se poser des questions que les agents pharois, chargés de superviser l’accueil des réfugiés, n'ont pas manqué de susciter en décrivant d’un air grave les crimes de guerre commis par l’Alguarena au Pontarbello.
Là-bas, les brigades solaires, de vaillants communistes comme vous, ont été décimés par les airs, engloutis par milliers sous un déluge de bombe, dévorés vivants par des avions cracheurs de feu. Si la rumeur n’était que larvée jusque-là, il n’a suffit de pas grand-chose, un type un peu plus malin pour demander « et s’ils refaisaient la même chose ici ?? » et un soldats pharois hausser les épaules, clope au bec, l’air inquiet « on a ordre de pas en parler, désolé. »

Il n’y avait pas eu besoin de beaucoup plus. A Peprolo, une bonne partie de la journée se passe à attendre, entre deux distributions de matériel et de nourriture, alors forcément les commérages vont bon train, alimentés par les experts en psychologie des foules venus directement de la Ajattelun Akatemia d’Albigärk, l’Académie Royale de Psychoscience. Ces derniers, soutenus par les modélisation géographiques des drones pharois, ont pu estimer quelles zones du camp et de la ville étaient les plus favorables à la diffusion de rumeurs. En triangulant stratégiquement la surface de celui-ci et d’après les déplacements de populations jusqu’aux lieux de distribution, il a pu être estimé que les commérages seraient suffisamment déformés avant de se rencontrer pour asseoir leur crédibilité.
Les histoires sont toujours différentes mais toujours un peu identiques, corroborant qu’au-delà des détails, le fond a certainement quelque chose de vrai.

Il faut dire que les Pharois ne font pas toujours autant dans le détail :

« Pourquoi mon fils n’a pas pu recevoir de médicaments ? » - « On aimerait les importer mais le pont aérien de l’ONC nous en empêche. »
« J’aimerai rejoindre ma sœur dans le sud du pays ! » - « Impossible, les avions de transports sont systématiquement détournés, on n’a plus de nouvelle ni des humanitaires ni des civils. »
« Il faut que je rentre chez moi, j’ai des papiers importants là-bas… » - « Je suis désolé madame mais cela doit attendre, le front avance, si vous croisez les forces de l’ONC ils vous tueront sur place. Passés les checkpoints il n’y a plus que la barbarie qui règne. »

La propagande n’est pas fine mais fonctionne aisément, d’autant qu’elle est accréditée par les militaires de Peprolo, largement hostiles aux forces du marché qui marchent sur eux. Si la cohabitation avec les albiens n’a pas forcément été simple et ne l’est toujours pas, force est au moins de constater que les militaires pharois font plus dans l’humanitaire que dans la politique. Bien sûr, tout est politique…

Dans le camp, le racisme va bon train. Présent au stade larvaire dans cette société traditionnelle, plutôt pauvre et refermée sur elle-même, les prodnoviens découvrent avec joie le plaisir d’avoir un bouc émissaire. Yeux plissés et dents de devants sorties sur la lèvre inférieure pour imiter les nazuméens, des enfants se barbouillent de charbon de bois pour ressembler aux habitants du Paltoterra sous les rires bienveillants des adultes.
Faute d’occupation, on parle de l’ennemi et à cause de l’ennui, la prime est à la surenchère. Plutôt bons conteurs, les agents de la C.A.R.P.E. et aventuriers du Syndikaali déroulent d’un air lugubre des histoires venus du bout du monde, fenêtre ouverte et déformante sur un ailleurs inquiétant. Dans les récits, on amalgame sans honte Transblêmiens et Jashuriens et le récit du conflit opposant l’Alguarena avec les vaillants communalistes du Grand Kah fait frémir la ménagère et indigne les jeunes prolétaires. « Le communisme se porte mal, mais il est solidaire, les Loduariens, les Lutharoviens, ils sont là pour aider, ils sont venus spontanément prêter main forte face à l’ennemi. Il faut dire que l’ONC est puissante, c’est la première force militaire au monde, il faut rester unis ou demain nous seront tous capitalistes. »

La perspective fait frémir et les soldats pharois présents sur place se gardent bien de souligner l’ironie qu’il y a à pourfendre le Grand Capital tout en en étant eux-mêmes les premiers agents. On insistera surtout sur la force du Parti Communiste Pharois au sein du gouvernement et les Prodnoviens, peu au fait des subtilités constitutionnelles du Syndikaali et de la culture démocratique en général, retiendront surtout qu’il y a des rouges et que c’est l’alliance rouge qui leur vient en aide, les nourrit, les habilles, les protège.
La culture étatique et collectiviste du Prodnov est un terreau fertile pour se bâtir une légitimité humanitaire. Loin de connaitre la libre entreprise ou les lois du marché, les Prodnoviens sont surtout familiers à la redistribution – fut elle misérable – et aux magasins gouvernementaux. Symboliquement, les distributions de nourriture, de médicaments et d’objets de confort par les albiens fait écho au rôle de l’Etat et ainsi en prend la place. Le paternalisme et l’autorité sont des valeurs fortes et ancrées profondément dans un subconscient national atrophié aux idées démocratiques et individualistes par le manque de leur expérience au quotidien. Les chercheurs et conseillers en stratégie néo-freudienne débattent avec les lacaniens d’Albigärk, tous se caressent négligemment la barbe en distillant des conseils aux stratèges du Syndikaali sur la manière d’orienter les foules et les masses à leur avantage et de faire naitre au sein des cœurs des sentiments contrôlés.

Ce n’est pas toujours une réussite, d’ailleurs, mais quand les Pharois échouent à tenir le peuple, alors c’est le peuple qui se substitut aux Pharois et soudain les soldats gris en cabans de laine et aux barbes fournies disparaissent, remplacés par les visages anguleux des slaves et les durs accents du Prodnov profond. La carotte ou le bâton, le Syndikaali donne à manger de délicieuses soupes de légumes et s’efface devant la matraque des militaires prodnoviens le cas échéant. Ainsi le narratif se construit, pierre après pierre, sans heurter ni l’hostilité et la méfiance malheureusement palpable des habitants envers leur propre administration qui si souvent réprima, et sans non plus venir ébrécher les promesses rassurantes et les récits sur fond de sourire que dispensent allégrement les soldats du Syndikaali, comme ils distribuent des cigarettes, une tasse de café, une tape sur l’épaule et une plaisanterie à qui le leur demande.

L’avantage de n’avoir déployé que peu d’hommes sur place, laissant la gestion militaire des checkpoints à l’armée norstalkienne, est que ce peu d’hommes est formé et entrainé à ce type de situation. Les universités d’Albigärk dégueulent des officiers aux méthodes élégantes et à la formation atypique : aux cours de langues étrangères, aux entrainements en combats urbains s’ajoutent des formations en théâtre, en sciences humaines faisant des troupes d’élite du Syndikaali de véritables soldats anthropologues.

Préparent-ils à la guerre, ces faiseurs de rumeurs ? Ces tisseurs d’histoires ? Ces recouseurs de narratifs ? Qui peut le dire…
L’état-major pharois est tel un éléphant de mer, agile dans l’eau, lourdaud à la surface, mais pesant, nombreux et grouillant, ce qui ne doit pas amener à le sous-estimer. Une chose est certaine cependant, le terrain est miné là où il est le plus stratégique : dans la tête des populations elles-mêmes.
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Certains accuseront sans doute une manœuvre de pompier pyromane, non sans raisons, mais le débarquement de plusieurs DCA mobiles, dissimulées dans un premier temps sous l’apparence de camions et convois humanitaires, a fait l’objet d’une véritable mise en scène à Peprolo.

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Après avoir volontairement laissé couver la rumeur d’un risque de bombardement de l’ONC sur la ville, le Pharois apporte la solution en grande pompe avec le déploiement dans la région d’une batterie de véhicules anti-aériens. « Qu’ils viennent, les bourreaux du Pontarbello ! Nous saurons nous défendre ! » scandent en russe pêle-mêle des officiers de l’armée rouge et des militaires du Syndikaali. Si les armes anti-aériennes s’installent en plein cœur de la ville, à l’abri de ses bâtiments, à la discrétion de ses hangars, de ses entrepôts et de ses parkings, prêtes à être déployées en cas d’offensive, d’autres véhicules ont fait l’objet d’une petite célébration en plein milieu du camp de Peprolo.
Une petite dizaine de canons antiaériens mobiles installés bien en vue sont devenus le centre des attentions. « Technologie du Grand Kah. » assurent les Pharois. « Vos amis à l’autre bout du monde. » Il est vrai que le design des armes communalistes tranche un peu avec les armes que l’on voit habituellement au Prodnov. Mais plus encore que cet exotisme, c’est le plaisir de grimper dessus qui séduit les petits prodnoviens, sous l’œil mi-amusé mi-inquiets de leurs babouchkas. « Feliks ne monte pas trop haut !! » - « Ne vous inquiétez pas madame, s’il tombe je le rattrape. » assure un officier du Syndikaali, l’œil rieur tourné vers le gamin qui escalade les rampes lance-missiles.

Spectacle morbide, militariste et viriliste, un observateur extérieur ne pourrait qu’y voir quelque chose de dérangeant, ces armes de morts pointés vers le ciel comme autant de doigts d’honneurs adressés au destin. Mais dans une société qui n'a connu que la dictature militaire depuis plusieurs générations, la démonstration ostentatoire des armes n'est qu'un spectacle familier parmi tant d'autres ainsi qu'une source de fierté dans un pays dont les démonstrations de force sont le principal pilier du nationalisme.

« Qu’ils viennent. » est devenu un cri de ralliement pour ceux qui craignent le déluge de feu promis. Si les sceptiques continuent d’observer tout cela d’un œil lointain et méfiant, les gesticulations du Syndikaali comme autant de clowneries étrangères, force est de constater que d’autres y sont sensibles. La peur concrète de voir Peprolo bombardée appelle à une réponse et les armes anti-aériennes en sont une. Le passage fréquent des avions de l’ONC au-dessus de la ville met les nerfs de la population à fleur de peau. Combien de jour avant que ces monstrueux aéronefs ne lâchent une bombe ou un missile ? Et ce passage de drones vrombissants, technologie inconnue et mystérieuse encore dans cette région du monde, n’est-elle pas la nécessaire opération de reconnaissance stratégique avant une frappe explosive ?

L’arsenal de l’ONC fait peur, l’asymétrie entre les forces déployées à la capitale et le dénuement des réfugiés donne aux résistants des allures de héros et de martyrs. Le petit face au grand. L’armée du Prodnov et sa quelque dizaine de milliers d’homme répartis inégalement sur le territoire, les forces albiennes plus occupées à distribuer de la nourriture qu’à brandir des fusils mitrailleurs… l’inconnu du camp d’en face se prête aux rumeurs et aux craintes, l’ennemi est volontairement dépeint comme surarmé et d’une barbarie inimaginable, même au regard des standards prodnoviens. Une mauvaise photo de charnier circule. Elle provient de la banlieue de Staïglad dit-on. Des centaines de corps alignés dans un champ. « Des communistes, comme nous. »

!!attention charnier!!
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Que le crime soit réel ou fictif, que la photographie ait belle et bien été prise au Prodnov, qu'il s'agisse de morts dus à l'ancien régime ou au nouveau, l’enjeu n’est pas là. La photographie, elle, l'est. Malgré la méfiance des uns, les narratifs des autres circulent à Peprolo, d’autant plus aisément que le manque de communications – beaucoup de lignes téléphoniques sont hors-services, certaines coupées volontairement par les forces albiennes qui imputent les sabotages à l’ONC – rend très difficile d’avoir des nouvelles. Heureusement, la circulation maritime reste possible, les côtes du Prodnov étant toujours sous contrôle de la flotte pharoise. Il est donc possible de passer en zone ouest et réciproquement. Peu nombreux sont ceux qui tentent le voyage, mieux vaut avoir de la famille sur place pour s’essayer à l’aventure, d’autant que le Syndikaali organise la migration au compte-goutte en tentant surtout de concentrer la population réfugiée à Peprolo.
Plus généralement, l’information qui vient de l’ouest est également contrôlée. Le temps de la traversée, les agents de la C.A.R.P.E. briefent les militaires lutharoviens sur ce qu’il vaut mieux éviter de dire. Résultat, les rumeurs de massacres commis dans l’ouest par l’ONC viennent corroborer celles qui circulaient déjà dans l’est. Si deux sources différentes le disent, il y a des raisons d’y croire, non ?

Dans ce contexte, la vue des armes de défense comme les missiles anti-aériens rassure. Il faut dire que le Syndikaali n’a pas débarqué de chars d’assaut, au contraire de l’ONC donc les photographies des blindés prises par drones sont affichés sur les panneaux d’information, plantés à côté des distributions de sources. Les formes inquiétantes des véhicules militaires des forces capitalistes ont de quoi inquiéter tant leur sophistication tranche avec celle de l’armée régulière du Prodnov. « Ça, ce n'est pas de chez nous, pour sûr… » murmure-t-on. Alors c’est bien vrai, une armée d’occupation étrangère entend prendre le contrôle du pays ? Des nazuméens, des paltoterrains, des gens pas d’ici, aidés par les traitres de Staïglad ? Ces foutus citadins qui ont ouvert la boite de pandore en permettant au monde entier de poser le pied au Prodnov ?
Le contraste entre les blindés du Novigrad qui circulent à quelques dizaines de kilomètres de la ville et le désarmement des pharois est flagrant. Si ce ne sont ces nouveaux véhicules anti-aériens, le reste n’est que camions radars et utilitaires, utilisés à des fins de coordination locale et de service pour l’aide humanitaire et le déplacement de matériel. Une propagande implicite mais mise en scène qui vient souligner que malgré l’ultimatum de la coalition, l’agresseur est bel et bien l’ONC, cette force d’intervention étrangère et sans aucune légitimité au Prodnov mise à part la trahison des putschistes de Staïglad.

« Qui est l’ennemi ? Qui l’agresseur ? Celui qui vous distribue de la nourriture et des médicaments, sans autres forces que celle de ses navires humanitaires ? Celui qui vous protège des bombes grâce à ses armes anti-aériennes ? Ou celui qui pille et braconne dans les campagnes avec ses armes lourdes, ses forces étrangères indépendantes de toute autorités locales, qui s’impose par la seule légitimité de sa force dans un pays qui n’est pas le sien et y importe des lois en contradictions profonde avec la culture, le mode de vie et le tissu économique local ? Ceux qui ne parlent pas la langue, ne connaissent pas les mœurs… comment imposeront-ils leur autorité, si ce n’est pas le massacre et la purge ? »

Les questions survolent Peprolo comme des vautours, attendant le moindre doute pour s’insinuer dans les esprits, se glissant dans les cœurs fébriles et les ventres vides. Il faut un ennemi, un bouc émissaire, et celui-ci est tout désigné… l’ennemi, l’ogre, c’est l’ONC.


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LE CHECKPOINT DE LA LIBERTÉ

Soldat norstalkien
Un groupe de soldats de nationalité norstalkienne gardant un des nombreux checkpoint de R.P.P.A

Les forces de l’ONA positionnés autour de Peprolo, tentaient tant bien que mal de déstabiliser grandement la ville peuplée d’un million d’habitants, tantôt par des provocations, tantôt par des menaces laissaient vaines. Les courageux habitants de la ville étaient pour la plupart contre l’idéologie populaire, de ce fait contre les idées de préservation du régime de leurs bourreaux, le communisme. Bien que les envahisseurs de l’Organisation des Nations Commerçante sont vendus à plus de 4 millions de personnes un communisme plus « libéral » respectant les droits de chacun… mais les péroliens n’étaient pas dupes, enfin pas complètement. Ils préféraient travailler et vivre paisiblement, passant tantôt en zone pro Union albienne puis pro O.N.A pour chercher soit de la nourriture soit pour passer du bon temps avec leurs amis. Pour l’instant tout va bien, la propagande pharoise et norstalkienne battent à plein régime voyant de nombreuses personnes venant des quatre coins du pays s’installer à Peprolo où dans sa banlieue. De nombreux marchés faisaient leurs apparitions, dans tout les domaines, alimentaires, matériel en tout genre et même des collectionneurs.
La vie passer lentement mais sûrement, les enfants se promenaient, jouaient riez dans les grandes rues et avenues de la ville, manquant de heurter les passants ou les officiers norstalkiens en promenade. Boh, en réalité c’est un train de vie d’occupation, mais d’occupation passive. L’on pouvait voir de temps en temps des hommes armés, des véhicules de combat ou des canons mais a vrai dire rien d’effrayant et de perturbant. Ils écoutent de temps en temps la radio ou la télévision, de quoi s’informer des événements extérieurs sans quitter leurs petit territoire libre... libre ahh ce mot, il me semble qu’ils ne l’ont jamais réellement entendu auparavant. Beaucoup, beaucoup trop avaient fui au Reylos durant la dictature, cette ville de Peprolo qui comptait plus de 2 000 000 d’habitants, qui finit avec 1 000 0 00 tous ronds, désolant.

La vie à l’intérieur était calme et paisible, mais au bord de la province cela n’était pas le cas, les chars novigradiens approchaient violant ainsi tout accord de no man’s land. Mais en réalité même pas peur, les troupes norstalkienne étaient là, 3 000 hommes et femmes dévouaient temporairement à la sécurité des habitants et à l’affirmation de leur souveraineté générale tant de fois bafouée. Quel dommage qu’ils ne restent pas devaient-ils pensais… Johansen était dans toutes les discussions dans toutes les bouches, « que va-t-il faire », « pourquoi ne renforce-t-il pas l’effectif », « d’après la télé les travaillistes perdraient des soutiens », «  il subit des pressions étrangères ? » alors qu’en réalité rien ne se passait à par l’attente. Plusieurs trentaines de checkpoints avaient été mis en place, quelques-uns tenus par des norstalkiens, la plupart par les 500 hommes que comptait la milice locale sous les ordres de Kouchensky. Les postes étaient calmes laissant passer des voitures surchargées avec à son bord une famille au grand complet. Comment ne pas être ému face à la peur qui règne au-delà de la zone sous contrôle. C’est exactement ce que se disait Edgar Dinnen un petit Lieutenant commandant trois postes de check autour de Peprolo. Il avait sous sa responsabilité une cinquantaine d’hommes dont plusieurs pièces d’artillerie et véhicules d’attaques. Celui-ci n’était jamais armé pour ne faire peur ni aux enfants ni aux parents venant des territoires contrôlés par l’ONA et ayant subi de manière majoritaire leurs propagandes.
D’habitude il avait l’habitude de se déplacer entre les différents postes dont il avait la responsabilité en voiture mais pour une raison x ou y il décida de rester au poste Checkpoint Dela, l’un des axes principaux d’entrée en territoire du R.P.P.A, bien qu’il soit jeune et expérimenté il se laissait tantôt aller à des jeux enfantins tantôt à des jeux plus mûrs dont le poker entre collègues en pause. Mais sa bonne humeur fut rapidement misée à rude épreuve avec l’arrivée d’un véhicule sans plaque d’immatriculation apparente, ayant à son bord deux hommes d’âge mûr. Ils n’avaient ni affaires ni justificatif de déplacement. Des réfugiés ? bah non, étant donné qu’ils n’avaient de bagages, des travailleurs ? bah non plus ils ne possèdent pas de justificatif, des espions ? vous avez toujours ce mot à la bouche vous ! Dès que c’est des personnes suspectes c’est forcément des espions ! Nous sommes en fin 2007 bientôt 2008, les mentalités ont changés voyons, non ?! Bien que nous soyons en pleine « guerre froide » comme dit Johansen, il semblerait que ceux-ci soient encore plus louches qu’ils n’y paraissent. Edgar fut rapidement appelé par ces hommes qui semblaient alarmés.


Lt. Edgar : " Eh pour qu’on me dérange en pleine partie de poker cela a intérêt d’être important. En plus ces tricheurs se feraient un plaisir de me faire payer une tournée de bière après le service. Bon ! Que ce passe t-il ? "

Sergent Övbertov : " pardon lieutenant de vous avoir dérangé mais ces messieurs disent avoir croisé une colonne de chars lourd novigradiens. "

Lt. Edgar : " Hein ? Où ça ? Moi je ne vois rien, et je ne crois que ce que je vois. "

Sergent Övbertov : " Dites au Lieutenant ce que vous avez vu messieurs. "

Prodnovien 1 : " Bah eh mon petiot, je comprends pas bien l'nordique moi donc bon… mais chui sûr et certains d’avoir vu des chars dans mon potager. Ils ont dévasté mes p’tit poids et mes carottes alors que j’ai mis exprès une barrière. C’est du vandalisme ! "

Prodnovien 2 : " Et… est… c’est vrai en plus je… jure qu’il ne ment pas, on est p'tetre pas jeune mais on n'est pas… fous. "

Prodnovien 1 : " Ah ouais j’avais oublié d'vous l 'dire, lui c’est Nikolai, mon voisin, il bégaye un peu mais il est gentil. Et moi c’est Perd, chui le paysans du coin. "

Lt. Edgar : " Enchanté, vous êtes sûr et sertains que se sont des chars norvigrdiens ? "

Prodnovien 1 : " Bah ouais mon petiot, sûr comme j’vous vois. "

Sergent Övbertov : " Je vais demander un vol aérien pour confirmer le mouvement des popov’s, lieutenant ? "

Lt. Edgar : " Faites. "

Soldat Venstern : " Vous foutez quoi lieutenant ? Vingt minutes que l’ont vous attend comme des cons ! "

Lt. Edgar : " Prenez vos armes nous avons plus important à régler. "

Soldat Venstern : " Ja herr lieutenant ! "

Sergent Övbertov : " Lieutenant, vous avez du bol, un hélico était justement entrain de survoler la zone, il confirme ce que disent les deux civils. "

Lt. Edgar : " Combien de kilomètres ? "

Sergent Övbertov : " Une vingtaine, vu leur faible nombre je pense qu’ils sont en perdition. "

Lt. Edgar : " Je vais avertir le quartier général. "

Le jeune sous-officier ne semblait pas avoir prévu dans son planning d’activité quotient « fréquentation avec l’envahisseur impérialiste ». Il monta alors dans le véhicule de transmission radio présent à chaque poste frontière puis communiqua avec l’état-major.

Lt. Edgar : " Ici le Lieutenant des postes Delia, Delia 1 et Delia 2. Je répète ici le Lieutenant des postes Delia, Delia 1 et Delia 2, vous me recevez ? "

Radio : " 5 rrrr sur 5 rrrrr. "

Lt. Edgar : " Des chars novigradien à 6 heures du poste Delia, je répète Des chars novigradien à 6 heures du poste Delia, nous attendons vos ordres. "

Radio : " Reçu rrr j’en informe rrrrr mon supérieur rrr. "

Lt. Edgar : " Faites vite bon sang ! "

Quelques minutes plus tard

Radio : " Ici QG rrrr vous me recevez rrrr ? "

Lt. Edgar " 5 sur 5. "

Radio : " Vous avez rrrr ordre de les rrrrr stopper rrrrr des renforts sont rrrr en route. "

Lt. Edgar " Vous en avez des biens bonnes, à peine si nous avons de quoi stopper une dizaine de fantassins vous ne demandez de stopper des tanks. C’est quoi ce foutage de gueule ?! "

Radio : " Les rrrr renforts sont rrrr en route rrrr ils arriverons rrrr dans quelques rrrr minutes. "

Fou de rage le jeune lieutenant raccrocha puis retourna près de ces hommes qui étaient déjà près à défendre le poste.

Sergent Övbertov : " J’ai passer l’info aux hommes et aux autres postes du coins, eux aussi se tiennent prêt. Tout le monde est équipé et nous avons de quoi détruire leurs chars… "

Lt. Edgar " Nous sommes vingt, eux une cinquantaine. "

L’homme se glissa un pistolet à la main derrière un monticule de terre.

Lt. Edgar " Et après JoJo* nous dit que c’est qu’une guerre froide. "

Les chars novigradiens arrivaient lentement’ espionnés depuis les airs par plusieurs hélicoptères et avions de chasses norstalkiens volant à basse altitude. Edgar prit alors sont mégaphone pour répéter son discours avant leurs arrivée.

Lt. Edgar " Soldats impérialistes novigradiens, vous allez pénétrer dans le territoire sous contrôle Albien, faites demi tour, dernière sommation ! "

Sergent Öbertov : " Si cela se trouve ils ont juste un ordre… ils ne cherchent peut-être pas la guerre qui sait ? "

Lt. Edgar " J’en ai rien à foutre mec, qu’ils disent à leurs putains de chefs de les prendre par le froc et de rentrer chez eux c’est pas compliqué, so ?! "

Sergent Öbertov : " Vous allez leur causer j’espère non ? Leurs propagande doit-être aussi performante chez eux que chez nous. "

Lt. Edgar " Gros, tu as déjà vu des norstalkiens endoctrinés ? Moi pas ! Si j’ai ordre de tirer je le ferai sans hésiter, qu’ils se barrent les connards ! "

Sergent Övbertov : " Sauf vôtre respect le haut commandement viens de nous retransmettre un ordre lieutenant. "

Lt. Edgar " J’écoute. "

Sergent Övbertov : " Nous allons devoir cohabiter avec ces fils de pute à ce poste. "

Lt. Edgar " Mais… c’est le monde à l’envers bordel, ils ont bu trop de bières en haut ? "

Sergent Övbertov : " Les renforts arrivent toujours hein "

Lt. Edgar " Gros, j’en ai tellement rien à foutre. Bon, baissez les armes. "

Sergent Öbertov : " Bah alors mon canard ont tire pas hahah ?! "

Lt. Edgar " Le petit con du sud, il ne la ferme jamais sa grande gueule ? "

Sergent Öbertov : " C’est bon je rigolais lieutenant. "

*Jojo = surnom de Johansen, premier ministre en exercice.
5553
Logos de l'Organisation des Nations Commerçantes (ONC) et de la République Révolutionnaire Démocrates (RDD)

11 novembre 2007 - Un contingent de l’ONC progresse dans le nord du Prodnov, une confrontation armée avec les forces de l’Union Albienne est inévitable, déplore le président Ichtaca Divigracia (ONC).


Un Vehículo de Reconocimiento Blindado Ligero (VRBL) “Bandito” alguareno, sous mandat de l'ONC.
Un Vehículo de Reconocimiento Blindado Ligero (VRBL) “Bandito” stationné le long d’une route en couverture, pour permettre le passage d’un convoi militaire de l’ONC.

Après la délimitation d’un périmètre de sécurité étendu autour de Staïglad, les forces militaires de l’ONC poursuivent une avancée dans le nord du pays, vers les positions lutharoviennes. Igor Malakuvitch était un paysan des provinces sud à Bridjesko et au volant de son tracteur, ce dernier a attendu quelques minutes au stop pour laisser passer le convoi militaire qui a défilé pour vraisemblablement faire une manœuvre dans le nord du pays… Des véhicules blindés, non blindés, de l’artillerie fixe et mobile, c’est un bel échantillonnage des puissances militaires affiliées à l’Organisation des Nations Commerçantes, qui a défilé face à lui.

Le président de l’ONC, Ichtaca Divigracia, avait mis en garde, “le risque d’une guerre mondiale au Prodnov est réel, considérant la détresse humaine et sociale présente sur le territoire, ainsi que l’incapacité chronique des états limitrophes à réguler la violence étatique dans ces régions, déjà gangrénée et au bord du pourrissement, par la corruption et la piraterie locales...” Nos journalistes ont même rapporté que le président de l’ONC aurait déclaré que faire pousser un olivier de la paix sur ce terreau était peine perdue, compte tenu des nombreux freins, conjoncturels et structurels présents en Eurysie du Nord. “L’accalmie espérée pour le Prodnov ne saurait intervenir, sans l’instauration d’une gouvernance légitime et respectable, imperméabilisée à toutes les variables présentes en Eurysie du Nord, à l’instar de la corruption, de la contrebande, et de la piraterie qui s’y trouvent. Sans pacification organisée par l’ONC, les racines nécessaires à l’ancrage durable, d’une société de paix, de prospérité et de partage au Prodnov, ne prendront jamais, sans cesse altérées par un fiel, un fiel inhérent à cette région d’Eurysie du Nord…”

Depuis l’ouverture des pourparlers entre l’Union Albienne et l'Organisation des Nations Commerçantes (ex-Ligue Méridionale), le Président de l’ONC et chacun de ses États membres ont formalisé les conditions sine qua non, dans lesquelles inscrire une désescalade des tensions régionales. Malgré cette démarche qui est venue expliciter la volonté de paix entretenue par les nations de l’ONC, les pourparlers connaissent aujourd’hui et de notoriété publique, un échec cuisant. L’inatteignable compromis entre les nations de l’Union Albienne et celles de l’Organisation des Nations Commerçantes, obligent maintenant à la reprise de manoeuvres militaires agressives, pour réenclencher de prochaines négociations mais avec un rapport de force ou des acquis plus importants, jusqu’à ce que pour la partie adverse, il soit plus coûteux de faire la guerre que la paix…

Pour soutenir l’initiative de son organisation, le Président Ichtaca Divigracia n’exclut plus l’idée d’une venue au Prodnov, pour solidariser l’ensemble des attentes mais aussi des craintes émises par l’ONC, à l’égard des hordes partisanes du fascisme rouge, qui saignent maintenant à blanc le pays depuis de nombreux mois.

En tenant Staïglad, la coalition de l’ONC et de la RDD (gouvernement démocrate-révolutionnaire de Staïglad) mettent à l’abri près de 4,6 millions d’habitants, soit un peu moins de la moitié de la population totale prodnovienne. Mais la ville de Bridjesko, martyrisée par le parti communiste prodnovien et aujourd’hui occupée par une force invasive lutharovienne, ôte tous les mérites de cette situation. “Il faut libérer Bridjesko de l’occupation barbare perpétrée par les forces communistes, auteures des massacres de Bridjesko, drame précurseur à la conjoncture actuelle du Prodnov.

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