06/06/2013
17:59:24
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Activités étrangères au Prodnov

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Activités étrangères au Prodnov

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants au Prodnov. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur du Prodnov, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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Une histoire d’amour et d’anarchie


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Quelque part sur la banquise, à l’abri d’un iceberg solitaire qui trônait au milieu de l’eau comme une couronne, un homme était en train de se raser. Torse nu, la peau halée satinant aux reflets de la lumière sur la glace, il achevait de donner à sa barbe un aspect droit et carré avec la concentration d’un barbier professionnel. Vilhelmi n’était pourtant pas un homme du genre à prendre soin de son apparence, en temps normal. A quoi bon d’ailleurs ? La moitié de son existence, il la passait dans la clandestinité, avec pour seule compagnie sa petite équipe de bras cassés, une bande de pharois tout aussi crasseux que lui, camouflés jusqu’au nez par d’épaisses couches de fourrure et de laine pour les préserver du froid glacial des mers du Nord. C’était à peine si ses camarades auraient pu le reconnaitre, en le croisant dans la rue, tant son pif avait passé de temps sous un cache-nez plutôt qu’à découvert.

Pourtant ce jour-là, en se réveillant, Vilhelmi avait ressenti ce besoin impérieux de se faire beau. Une espèce de honte sourde et de répugnance à l’idée d’apparaitre comme à son habitude, la barbe folle et les mains pleines de cambouis à force de traficoter le moteur de sa navette pour lui donner du jus lorsqu’ils naviguaient au milieu des morceaux de glace. Il fallait dire aussi que ce jour-là n’était pas un jour comme les autres : ce jour-là, Vilhelmi avait rendez-vous. Un dîner aux chandelle, à l’ombre des icebergs, perdu au milieu de l’océan, dans le creux d’une nuit perpétuelle, seulement illuminés par la flamme de leur réchaud et la lumière blafarde des lanternes militaires dont ils se servaient pour se repérer dans l’obscurité. N’était-ce pas romantique ?

Il avait rencontré Georgy l’année précédente, lors d’une halte à Merengrad pour récupérer une cargaison de flingues à destination de Kotios. Un simple arrêt qui ne devait pas durer plus de trois jours, le temps d’embarquer les caisses de marchandises et de signer les papiers avec les représentants de la Merenelävät. A cette époque, Vilhelmi n’était encore que second dans l’équipage de la Cellule Édouard Alarie, un groupe alors encore un peu mineur de la Fraternité des mers du Nord, plus tenté par la contrebande que la piraterie pure et dure. Ca convenait à Vilhelmi, il avait toujours préféré la discrétion et la ruse plutôt que les affrontements directs et corrompre des douaniers ou faire pression sur des bureaucrates lui semblait bien plus rentable que de se lancer, mitrailleuse au poing, à l’assaut de navires cargos étrangers, fussent-ils ressortissants de pays autoritaires.

En tant que second de la Cellule, Vilhelmi avait ainsi pour fonction d'organiser tout l’aspect « ressources humaines » de leur petite entreprise. Il devait évidement gérer l’équipage, avec l’aide du quartier-maître, mais également choyer leurs informateurs et partenaires à terre à base de cadeaux, petits services et visites régulières de courtoisie pour s’assurer que les affaires roulaient bien comme il fallait et que tout ce petit monde restait loyal, sinon aux valeurs, au moins à l’argent. C’est dans ce contexte que Vilhelmi avait rencontré Gregory, un informateur potentiel de la Fraternité qui travaillait comme policier à Merengrad. Du même âge que lui, une quarantaine bien conservé, il avait immédiatement semblé sinon sympathique ou moins intrigant à son interlocuteur pharois. Les deux hommes avaient passé une soirée ensemble, discuté boulot dans un lutharovien parfois un peu approximatif et le courant passant avait célébré leur accord autour d’un verre de vodka, tradition oblige, et bientôt roulé sous la table complètement ivre mort. Le lendemain, la tête douloureuse, Vilhelmi avait fait ses adieux à son nouveau camarade et repris la mer en compagnie du reste de l’équipage.

D’une manière assez nouvelle pour le Second de la Cellule Édouard Alarie, Gregory ne lui sortit pas de la tête. Alors qu’il avait rencontré un bon paquet de types tout au long de sa vie, et rarement des tendres, celui-ci lui avait paru bizarrement sympathique. Le Lutharovien avait de l’humour, un humour noir de flic, des manières un peu brusques mais prévenantes quand il remplissait leurs verres et une espèce de sourire tendre qui contrastait avec un visage dur de policier. Se disant que ça lui passerait sans doute, Vilhelmi s’était concentré sur le boulot mais au bout d’une semaine il dû se rendre à l’évidence, Gregory lui avait bel et bien tapé dans l’œil. Ma foi, il avait déjà eu des aventures, bien sûr, mais jamais une qui parvienne à l’obséder alors qu’il ne s’était pourtant encore strictement rien passé. D'ailleurs, le Lutharovien ne lui avait a priori donné aucun signe qu'il pouvait être intéressé. Ne sachant s’il devait être contrarié ou exalté, le Pharois acheva la mission dans un état de fébrilité agaçante et se résolut à confier ses états d’âme à Orvokki qui avant d’être sa capitaine était surtout une amie.

L’anarchiste ne manqua pas de se foutre de sa gueule en apprenant que le « terrible » Vilhelmi souffrait de maux d’amour puis après lui avoir collé une tape sur l’épaule lui assure qu’on retournerait à Merengrad dès que possible. En cela elle tenue parole : un mois plus tard, ils étaient de retour en Lutharovie et Vilhelmi s’empressa de reprendre contact avec son indicateur. Les retrouvailles furent un peu étranges, légèrement maladroite, mais il devint rapidement évident que les deux hommes avaient en commun leur émoi. Ils n’étaient pas de la trempe qui se confie tendrement autour d’œillades polissonnes et timides mais trouvèrent leur bonheur en jouant aux cartes, fumant cigares et vidant bouteilles, avant de se décider à aller danser dans un club underground de Merengrad tenu par deux lutharoviens aux airs patibulaires. La soirée finit chez Gregory et en buvant leur café le lendemain matin, les deux hommes convinrent tous deux que leur relation débutait ici.

Pendant l'année qui suivit, ils se virent par intermittences. D'abord une fois toutes les deux ou trois semaines lors d'escales de repos pour l'équipage, puis drastiquement moins. L’insurrection et la prise de Kotios avait mobilisé tous les effectifs de la Fraternité durant plusieurs mois et ce fut non sans regrets que Vilhelmi fut obligé de s’éloigner quelques temps de Merengrad et des mers du Nord pour remplir son devoir révolutionnaire. Il contenait cependant d’échanger avec Gregory, l’avantage d’être à Kotios était qu’il n’avait plus besoin de garder son téléphone éteint en permanence pour éviter les traçages des autorités autoritaires. Ils purent donc s’appeler souvent et se promettre de se revoir dès que possible à chaque fois. Ce fut pendant cette période que Vilhelmi, traversé d’un surprenant élan de romantisme venant de lui, promis à son compagnon une soirée en amoureux, sous le regard pudique des grands icebergs.

Le projet enthousiasma Gregory mais dut encore attendre le retour du Pharois dans la région. Nouvellement nommé capitaine, la Cellule Édouard Alarie avait pour rôle prioritaire de réveiller les anciens réseaux de la Fraternité dans la région en vue de reprendre possession du terrain, délaissé le temps de la guerre civile francisquienne. Désormais à la tête de l’équipage, Vilhelmi avait désormais les mains libres pour jongler entre ses nouvelles fonctions et sa belle histoire d’amour. Revenu au large de la Lutharovie, il avait de nouveau revu Gregory et renouvelé sa promesse : ils dîneraient aux chandelles devant les icebergs. Le projet avait finalement pu voir le jour un mois plus tard, amenant le capitaine à se raser ce matin-là, sous l’œil mi-goguenard mi-attendri de l’équipage. Les pharois auraient beau jouer les durs, ils n’en restaient pas moins un peuple romantique, pétris de grands récits d’amour aventureux et dans les mers gelées du Nord, tout était bon pour se réchauffer un peu le cœur, même à la flamme des histoires des autres.

Observant sous toutes les coutures l’angle de sa mâchoire dans son petit miroir, Vilhelmi était presque satisfait du résultat quand le bruit d’une course étouffée par la neige lui parvint. Se retournant, il aperçut le quartier-maître, un bonhomme rougeaud et bedonnant répondant au nom d’Eerik, dévaler en se cassent à moitié la gueule la pente d’un monticule de neige derrière lequel ils avaient installé le camp. Par une telle température, tout le monde prenait bien soin de superposer les couches de vêtements si bien que courir tenait de la gageur, aussi Vilhelmi observa d’un air interrogateur son subordonné haleter vers lui en se demandant ce qui pouvait bien motiver une telle précipitation.

- Capitaine, crachota l’autre en tentant de reprendre son souffle, un na… un navire prodnovien.

Vilhelmi hésita entre sourire et grincer des dents. C’était plutôt rare de croiser du monde dans ce secteur, la Fraternité l’avait d‘ailleurs choisi pour cette raison : cela faisait une parfaite base arrière pour ses gars. Qu’un bateau s’aventure dans cette zone signifiait en toute logique qu’il devait soit être perdu, soit chercher à être discret, après tout, les pirates étaient nombreux à mouiller dans le coin et les récentes attaques menées par la Cellule Rillette – c’était cette abrutie de Kyllie qui avait choisi le nom – contre des navires vogimskan avait mis tout le monde un peu sur les nerfs. Vilhelmi hésita une seconde. Allait-il compromettre son histoire d’amour pour la Révolution ? La question ne se posait pas, il aurait les deux.




Le soir venu, à la lueur du réchaud, Gregory et Vilhelmi dînaient ensemble, sur le pont du navire prodnovien, à l’ombre des grands icebergs de la mer du Nord.
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Chev au Prodnov


Myshelov Kliment Dmitrievich, dit « Chev », regardait passer les Prodnoviens dans les rues de Monorosk. Il jeta sa cigarette sur le sol, avant de l'écraser, et se remit à écrire des lignes dans son carnet. Ce Vogimskan était un ancien ami de Sineag Buiseid, qui était devenue la Consule du Damann. Elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs, et depuis le jour où elle avait quitté le Vogimska, Chev était en perdition.

Aujourd'hui, il avait tant réfléchi qu'il en avait rejeté son ancienne idéologie marxiste. Les idées de Sineag, ce qu'on appelait le Buiseidisme, avaient fini par le convaincre, et il se devait de les propager. Il avait commencé à mettre à l'écrit son idéologie maintenant proche de celle de Sineag, et avait entamé un voyage à travers les pays communistes orientaux. Il connaissait le Vogimska - il était né là-bas -, et, maintenant, il voulait se renseigner sur le Prodnov. Combien de Prodnoviens Chev réussira-t-il à enrôler dans sa lutte pour un meilleur Communisme, le Buiseidisme ?

Mais il se demandait aussi jusqu'où Sineag réussirait-elle à amener le Communisme au Damann ? Entourée de libéraux, cela allait-être compliqué. Chev, toujours en regardant les passant marcher, se dit-alors qu'au-delà de propager le Buiseidisme, il devrait peut-être amener les pays communistes à rejoindre Buiseid dans sa lutte pour instaurer une République socialiste à Eilean Mor, l'île des Celtes.
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Andrei au Prodnov


Andrei avait pris l'autobus de 11h a Lukowska. Le trajet avait été long. Andrei avait surement dormi. Modeste employé d'une entreprise de rénovation, il n'avait que peu d'argent et de vacances. Depuis longtemps, il rêvait de voyager loin. Loin, hors de l'Eurasie. Peut être en Alguarena. Ou au au Grand Kha. Mais Andrei est pauvre. Ne gagnant que peu d'argent, il n'avait que les moyens de se rendre au Prodnov voisin. Vers 17h, Andrei se réveilla. L'autobus était a l'arrêt. Il se trouvait au poste frontière, a l'entrée de Vimrast. Passer d'un pays a l'autre n'était pas facile. Les militaires prodoviens, au bord de la route, regardaient d'un mauvais œil les rares occupants du bus. Après une heure d'attente a la frontière, l'autobus pénétra dans les rues de Vimrast.

Le bus s'arreta aux abords d'une vaste place. Andrei descendit. il était 18h30. Andrei marcha sur la place déserte. Le drapeau rouge et vert flottait au vent sur le toit d'un bâtiment administratif. Les rares prodnoviens qu'il croisait étaient des militaires. Andrei finit par avoir faim. Il chercha un restaurant, comme on en trouvait a Lukowska. Il finit par s'arrêter dans une cantine pour ouvriers, désertée a cette heure. On lui servit un morceau de boeuf dans un bouillon au gout de pommes de terre. Après ce repas, Andrei se rendit dans ce qui ressemblait a un hôtel. Il prit une chambre et s'endormit tout habillé.
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Au large : des loups

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A quelques encablures des côtes du Prodnov, dans les eaux internationales, mouille la marine pharoise. Apparus pendant la nuit, à la faveur de l'obscurité qui ne trompe plus les radars mais encore les journalistes, ses navires ont formé une longue barrière filtrant les entrées et les sorties. Le destroyeur Onnea, second navire amiral de la flotte du Syndikaali, accompagné de trois patrouilleurs, quinze vedettes militaires et dieu sait combien de sous-marins. Embarquées à son bord, les troupes du Syndikaali surveillent sur leurs écrans toute trace de navires ou aéronefs hostiles.

Ce n'est pas un blocus, la marine a insisté là-dessus. Les navires de commerce (le peu qu'il y en a) passent encore pour les plus petits. Les gros tonnages sont arraisonnés et fouillés. S'ils refusent, ils feront demi-tour et seront redirigés vers Mostrigrad ou Merengrad. Le but de cette manœuvre : empêcher toute intrusion étrangère en Prodnov tant que les troubles y sont encore chauds. Le même scénario qu'au Vogimska, celui qui deux ans plus tôt officialisait la chute du régime communiste.

La proximité des chantiers navals de Merengrad permet à la flotte de maintenir une activité permanente sans difficultés, et le Syndikaali n'est pas loin. Tout cela peut durer longtemps...

Alors que la presse du Syndikaali s'interrogeait encore quelques jours plus tôt de la capacité du pays à s'imposer militairement sur la scène internationale et que l'opposition fustigeait le retard pris sur les autres nations, le gouvernement semble décidé à leur donner tort en offrant au reste du monde une nouvelle démonstration de son hégémonie en Eurysie du Nord.


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En rouge, la ligne de filtre imposée par la marine pharoise.


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Avions de chasse norstalkiens survolant les eaux et territoire non revendiqués proche de Prodnovie

Suite aux annonces gouvernementales effectuées par Alexander Johansen en sa qualité de Premier ministre, les différents ordres menés par celui-ci ont été mis en place. Un détachement de la marine norstalkienne s’est déployé en soutien au filtre Pharois près de Prodnovie. Un grand plan de réaction a été créé dans les sous-sols du Cabinet de la Défense opérant avec celui des affaires étrangères.

Bien que la situation soit difficile aucun n’a reçu l’ordre du parlement d’intervenir bien que cela soit inévitable en cas d’aggravation ou de menace extérieure risquant de bouleverser le cours de cette guérilla interne. L’armée norstalkienne opérait pour la première fois, bien qu’aucun combat de soi à l’ordre du jour, les braves du Roi scrutassent la mer avec attention.

Du côté de l’armée de l’air tout était prêt également, comme s'ils étaient déjà au courant de tout, le calme de la mer était souvent ébranlé par le bruit des moteurs d’avions de chasse transportant avec eux des bombes prêtent à être larguées. Toutes les 30 minutes ceux-ci scrutaient la mer et le sol par les airs, dissuadant peut-être les alliées du Prodnov d’intervenir militairement.

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En blanc les positions des vedettes norstalkiennes
En bleu les zones survolés par les avions de chasse norstalkiens

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Le loup est dans la bergerie.

Photo de Vladimir

L’aube se levait sur Staïglad, très tôt, la ville se mettait en mouvement dans une étonnante chorégraphie quotidienne. Des milliers de silhouettes anonymes sortaient soudainement des blocs de bêtons qui servaient d’habitations aux prodnoviens, il ne suffisait que d’une petite heure pour distinguer ensuite l’épaisse fumée noire qui s’échappait des usines industrielles soviétiques qui entouraient la capitale, c’était le top départ qui annonçait le début du travail pour les ouvriers de la région. Plus tard, c’était le tour au ballet des véhicules appartenant aux fonctionnaires communistes et aux militaires, rapidement la masse véhiculée encombrait les immenses avenues caractéristiques de l’architecture soviétique. C’était ainsi que démarrait une journée normale dans la capitale de Prodnov, cette métropole du Grand-Nord de presque six millions d’habitants. Enfin du moins, c’était de cette manière que Vladimir percevait son séjour au cœur du centre du pouvoir communiste à Prodnov.

Originaire de Monorosk, le jeune Vladimir était le fils d’une paysanne prodnovienne et d’un exilé politique novigradien qui avait fuit la chute du régime soviétique novigradien dans les années cinquante. Son père lui avait tout appris sur son pays natal et c’est de cette manière que Vladimir conserva un attrait pour son pays paternel. On peut dire que son enfance fut très classique, travaillant dans le domaine agricole de ses parents, le jeune Vladimir avait la chance de ne pas subir les pénuries alimentaires régulières qui frappaient les populations rurales du pays. Il en profita donc pour étudier un peu et obtenir un diplôme qui allait lui permettre de s’engager auprès du Parti unique. À 18 ans, il s’engageait dans l’armée en espérant pouvoir rejoindre ultérieurement la police militaire du régime. C’était un jeune homme ambitieux et futé qui avait bonne allure, s’attirant facilement la sympathie des officiers. Pendant près de deux années, il servit auprès de la garde urbaine de Gyrty, renforçant son réseau et sa réputation auprès du commandement local. C’est toutefois à cette époque que son aversion pour le régime commença à se manifester insidieusement au fond de son esprit, la fréquence des abus de pouvoir dont il était témoin le dégoutait de plus en plus.

C’est pendant cette période de sa vie qu’il rencontra Ivan, un mystérieux étranger qui s’imposa comme son seul véritable ami et confident dans la tourmente psychologique qui le frappait depuis qu’il avait commencé à avoir des doutes sur sa loyauté au Parti. Avec le temps, Ivan se révéla à lui, expliquant son passé au Vogymska et son émigration illégale au Prodnov par la frontière de Nazadzhan. C’est de cette manière que Ivan recruta Vladimir, avec de la patience, il construisit une relation de confiance avec le jeune homme tout en l’abreuvant de propagande novigradienne. C’est seulement lorsque Vladimir fut promu comme chauffeur d’un officier supérieur à Staïglad que Ivan révéla son affiliation à la DRN, les services secrets novigradiens. Facilement Vladimir s’embarqua dans les promesses d’Ivan qui lui assurait qu’on lui offrirait l’asile et la richesse auprès de la mère patrie. C’est ainsi que du jeune militaire ambitieux, il se transforma en un agent dormant novigradien.

Aujourd’hui les deux hommes vivaient en colocation dans un petit appartement du centre-ville de Staïglad. Vladimir travaillait comme chauffeur pour un Colonel local tandis qu’Ivan faisait la plonge dans un restaurant au cœur du quartier des institutions administratives. C’était Ivan qui recevait généralement les instructions par une application cryptée qu’il avait sur un portable prépayé et qu’il cachait dans l’appartement. En attendant, les deux hommes observaient et prenaient des notes sur les allers-et-venues des officiels du gouvernement communiste, c’était tout ce qu’ils pouvaient faire pour le moment. Mais ce destin moribond allait bientôt changer alors que le portable d’Ivan venait de recevoir une nouvelle notification.

010204578 – Crypté : décodage en cours – 990U097 : Nouveau message : « Feu vert opération Valkyrie »

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Une situation grotesque.

Ivan ne comprenait plus ce qu’il se passait au Prodnov, en l’espace de quelques jours le leader du régime avait été assassiné, une répression sanglante s’en était suivie dans le nord du pays provoquant des milliers de morts. Des élections avaient été organisées, chose rare dans une nation soviétique. Des émeutes violentes avaient ensuite ravagé le centre-ville de Staïglad puis le calme était subitement revenu. Le lendemain un ancien Général s’était auto-déclaré comme leader d’une contre-révolution capitaliste réclamant le soutien de la communauté internationale. Puis le Parti avait proposé à ceux qui voulaient quitter le pays de rejoindre le Vogimska. Autant dire que la situation était grotesque et étrange même pour un agent expérimenté comme Ivan. Il commençait à se demander dans quel guêpier on l’avait envoyé, un mauvais pressentiment le poursuivant.

Ce matin-là, il avait une simple mission, il devait continuer de distribuer des tracts anti-socialistes dans les quartiers populaires. C’était un travail plus risqué qu’il n’en paraissait mais c’était le meilleur moyen pour lui de pouvoir rencontrer des jeunes hostiles au régime soviétique. C’est qu’Ivan commençait à avoir son petit réseau dans les cercles militants de la capitale, il faisait déjà du repérage depuis plusieurs semaines et les récentes émeutes lui avait permis d’identifier de nombreuses bandes. Pendant ce temps, son compagnon Vladimir continuait son travail de façade en servant de chauffeur pour un Colonel local, il en profitait bien évidemment pour prendre des notes sur les bâtiments publics. Ce n’était pas une opération spécialement téméraire mais ce travail de réseautage allait finir par porter ses fruits.
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Wolomyr dans la résistance


Il est 18 heure a Armiarod. Dans les préfabriqués de l'armée volvonienne, aux frontières du Bérégost, les soldats dorment. Seul un, Wolomyr, a les yeux ouverts. Son sac est prêt. Son fusil chargé. Il jette un oeil par la fenêtre. La nuit est sombre. Des nuages obscurcissent le ciel. On entend au loin le grondement sourd des convois de trains. En tendant l'oreille, on pourrait même entendre le bruit des avions de chasses du Norstalkian, a l'ouest, vers la Lutharovie. Mais Wolomyr n'est pas réveiller pour contempler la nuit. Non. Wolomyr se lève doucement, marche sur la pointe des pieds. En quelques minutes, il est dehors. Il respire un bon coup l'aire frais de la nuit, puis il s'élance vers la cloture des casernements.
Wolomyr se rend au Prodnov.

a suivre...
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Wolomyr dans la résistance (2)

Wolomyr marche depuis 1 heure. Il s'est changé en civil. Tous son équipement est dans un grand sac qu'il porte par dessus son épaule. Il a mis de vieux vêtements, ceux qu'il portait quand il s'est engagé dans l'armée. Wolomyr marche le long d'une route droite, au milieu de la foret. Il n'a presque aucune idée d'ou se trouve le camp des résistants. Au loin, il aperçoit les phares d'une automobile. Il fait signe. Le pick up noir d'un autre âge s'arrête. La vitre coté conducteur s'ouvre. Un homme chauve a la mâchoire carré apparait. Wolomyr demande :

- pouvez vous me prendre a bord ?

- tu vas ou ?

- Bridjesko

- monte derrière.


L'homme a une voix grave, bourrue, mais un peu rassurante. Wolomyr ne se fait pas prier et monte dans la remorque du pick up. Il s'étend au fond et trouve vite le sommeil.

Le soleil est levé quand Wolomyr se réveille, ou plutôt est réveillé. Son conducteur lui secoue l'épaule.

- On y est, annonce il

- quelle heure est il ? demande Wolomyr

- bientôt 7 heure, je vais te laisser ici. Tu vois cette route ? marche encore une trentaine de minute et tu arrivera en périphérie de Bridjesko.

- Merci milles fois le remercie Wolomyr. Si je puis vous poser une question, comment vous appelez vous ?

- Je m'apelle Mukhov Olegovich, adieu et bonne route !

- merci… Le pick up a deja démarré et s'éloigne sur la grande route


a suivre...
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Même au cœur de la nuit, la résistance ne dort pas.

Un graffiti en plein centre-ville de Staïgrad.
Un graffiti en plein centre-ville de Staïgrad.


« Mais vous ne comprenez pas, ils sont tous devenus dingues ! » S’écriait un vieil homme au teint blafard et à la moustache bien fournie. Recroquevillé sur son siège près de la fenêtre, il observait la ruelle en contrebas d’un œil inquiet. Tout autour de lui quelques dizaines d’habitants se disputaient énergiquement dans ce qui semblait être le grenier d’un restaurant anonyme quelque part au cœur du centre-ville. « Des milliers de morts, c’était un carnage ! » Déclarait une jeune femme anxieuse, elle portait une tenue de serveuse et ne tenait pas en place. « Vous voulez vraiment qu’on sorte dans la rue pour manifester ? Vous nous prenez pour des tarés ou quoi ? Ils vont nous tirer dessus à la première occasion ! » Hurlait finalement un père de famille qui tenait la main d’une petite fille occupée à gribouiller un carnet de coloriage. Aussitôt le tumulte s’intensifia, les uns se disputant avec les autres sur la marche à suivre. Ivan tenta tant bien que mal de les faire se taire, après cinq longues minutes, ils reprirent enfin leur calme.

« Je sais que c’est terrifiant mais vous n’êtes pas seuls ! Le monde s’agite en votre faveur, c’est le moment de reprendre en main votre ville ! » Déclarait-t-il en tentant d’avoir l’air convaincu de ce qu’il disait. La vérité c’était qu’il n’en savait rien, la communauté internationale pourrait tout à fait rester en retrait ou venir empirer la situation. « Et l’aut’ résistant, ce Vladimir Kouchensky ? » demandait le vieil homme près de la fenêtre. « Un dictateur en puissance de plus. Probablement à la solde des nations albigeoises, vous échangeriez un système oppressif contre une domination tout aussi sévère. Il n’y a qu’une seule solution et il se trouve chez les véritables démocraties du sud. » Répondait Ivan presque immédiatement. Tout autour de lui, les habitants du quartier discutaient entre eux, on pouvait percevoir une certaine tension tant la peur commençait à prendre le dessus parmi les populations prodnoviennes. Depuis plusieurs semaines, Ivan et Vladimir avaient réussis à étendre leur réseau parmi les insatisfaits du régime soviétique, les premiers résultats commençaient à se faire soutenir. Il faut dire que les réactions lunaires du régime Prodnovien aidaient grandement les deux agents de la DRN. « Ecoutez, je ne vous demande pas de sortir tout de suite dans les rues. Mais c’est seulement en rassemblant le plus grand nombre que nous pourrons avoir un impact. La guerre est imminente et il faut agir maintenant, discutez-en avec vos voisins, vos amis mais surtout restez discrets ! » Une perle de sueur luisait sur son crâne chauve, la saison était chaude cette année ou peut-être que c’était tout simplement le stress. C’était la première fois qu’Ivan se retrouvait dans une mission aussi dangereuse, vingt-milles morts… il n’en dormait plus, c’était un chiffre terrifiant.

Finalement ils se mirent d’accord, Ivan leur distribua un peu de nourriture afin qu’ils se préparent à la famine à venir. Il était conscient qu’il en demandait beaucoup à ses pauvres gens mais seule la ferveur populaire allait pouvoir offrir la liberté à ce peuple avant qu’il ne tombe dans un conflit destructeur. Comme toujours, Ivan s’assura de changer plusieurs fois de véhicule, il voulait éviter qu’on puisse le suivre jusqu’à chez lui. Sa paranoïa était sa force, elle l’empêchait de commettre des erreurs et jusqu’ici il était toujours un anonyme parmi les autres, c’était une bonne chose pour la mission.
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[Centre Opérationnel Alpha - 3ème étage du siège du FSD]


Le Prodnov était un état qui n'aurait jamais attiré l'intérêt ni la moindre petite once d'attention de la part de l'opinion publique ou du simple citoyen des Provinces-Unies, sans l'intervention laborieuse et consciencieuse d'une jeune fonctionnaire zélée du FSD. L'agent Margarita Arginski, c'est son nom, était une transfuge lutharovienne ayant quitté son pays d'origine avec un visa étudiant sous un feint prétexte, celui d'apprendre les rouages du capitalisme pour mieux le combattre de l'intérieur, avait fini par demander et acquérir la nationalité lofotène, en échange de menus services, dont la traduction et l'acquisition de renseignements notamment culturels sur le pays qui l'avait vu naître. Aujourd'hui c'était l'Agent Matricule 707-D de la Section du Renseignement Stratégique de la cellule de l'Eurysie de l'Est. Ce département était d’ailleurs ces derniers jours très occupé, les évènements politique, pour ne pas dire les massacres de masse qui avaient eu lieu et qui ont toujours lieu dans plusieurs états de cette partie du monde était au cœur de toutes les préoccupations.


centreoperationnelFSD
Analystes du FSD - Centre Opérationnel Alpha - Section du Renseignement Stratégique - Cellule Eurysie de l'Est


C'est toujours en conservant les images de son enfance en tête, qu'elle rédigea son rapport, un essai impeccable de plusieurs pages, sans la moindre faute, avec une profusion d'annotations et de commentaires pertinents dans la marge, expliquant chaque fait, chaque situation, contextualisant tous les évènements qui conduirait inéluctablement son supérieur, le Chief Officer du FSD à envisager les évènements dramatiques qui se déroulaient au Prodnov sous un autre angle.

Ce pays sombrait dans le chaos, sans leader venait d'être assassiné, des massacres de civils sans le moindre discernement avaient lieu, l'horreur régnait dans une nation livrée à elle même où prospérait les sociopathes et les criminels, qui profitaient du délitement de l'état Prodnovien pour s'adonner à des purges et à des carnages au sein de la société civile.


gentmararitaarginski
L'agent Margarita Arginski, patientant nerveusement devant le bureau de Markus Finnigan

Quelques jours à peine après avoir soumis le document à sa hiérarchie, la jeune femme fut convoquée et priée de se présenter dès que possible au conseil de sécurité hebdomadaire organisé par le Chief Officer. La jeune analyste polyglotte se présenta dans son tailleur noir siglé d'une marque de luxe fortunéenne bien connue devant le bureau de celui qui dirigeait d'une main de fer l'une des agences de renseignements les plus actives et connues du monde. Un peu fébrile, elle frappa fermement à la porte avant de s'annoncer brièvement puis pénétra dans la pièce.

"Agent Arginski, vous m'avez fait requérir monsieur et je..."

L'agente du FSD s'arrêta net, le souffle coupé, elle venait tout juste de réaliser le bureau était occupé non par le seul directeur du renseignement lofotène, mais se trouvait également plusieurs officiers de l'Etat Major, ainsi que le sous-secrétaire Fédéral d'Etat à la Défense. Tout ce petit monde demeurait silencieux et impassible, fixant l'analyste de leur regard, comme attendant de boire des paroles providentielles

bureaufsdmarkusfinnigan

"Ah, je vous en prie, entrez Mlle Arginski. Oh ne soyez pas impressionnée, je vous assure que ces gens là sont tous de votre côté. Ils ne mordent pas, enfin pas tous... Je viens tout juste de terminer votre rapport sur les activités communistes en Eurysie de l'Est. C'est brillant, et...édifiant. je dois dire que je suis impressionné, en réalité nous le somme tous. "


"Merci monsieur. Vous trouverez à la page 9 la liste des ...




"Oui, oui bien sûr, je vous crois. Ce n'est pas pour discuter de la syntaxe de votre analyse que nous vous avons fais mander à vrai dire. En fait, je voulais vous poser une question d'ordre personnel, j'espère que vous me pardonnerez mon impudence à entrer de la sorte dans votre intimité mais... vous êtes d'origine Lutharovienne, n'est-ce pas ?"


L'agent Arginski prit une profonde inspiration, fixa son auditoire de ses yeux bleus azurs perçants, elle savait pertinemment que Markus Finnigan connaissait tout d'elle, son histoire, son ascendance, et même les prénoms de tous les membres de sa famille. Cela était un test, elle le pressentait. Son hésitation dura à peine une demi-seconde en temps absolu mais sembla durer une éternité en temps relatif.


"Je suis Lutharovienne de par mon père, mais Prodnovienne de par ma mère, mais je ne vous apprends rien, c'est d'ailleurs la raison même de mon recrutement monsieur".

"Lucide, pertinente, et réactive ! Voilà à quoi on reconnait un bon agent du FSD. Bien sûr que vous ne m’apprenez rien, quel genre de chef d'agence de renseignement je ferais si c'était le cas ? Encore une dernière chose "

Markus Finnigan se retourna vers un recoin sombre de son bureau, peu éclairé, d'où sorti un homme d'un âge avancé, rabougri, physiquement diminué, le visage légèrement émacié, d'énormes lunettes à grosse focales vissé sur son nez, qui dit alors :

vieilhommeprisonnier


"прывітанне, ты прызнаюся шпіёнам, і табе даруюць"


Le pourpre monta alors aux joues de Margarita, qui ne put s'empêcher de hausser le ton et d'exprimer sur un ton ferme et non retenu :

"ебаць цябе !"

L'homme dévia alors son regard sur Markus Finnigan, et fit un hochement de tête en guise d'approbation, et se contenta d'un simple :

"Da!".

"Mesdames, messieurs, je crois que nous avons identifié notre agent principal de liaison. Mlle Arginski, si je vous disais que votre pays a besoin de vous au Prodnov...les derrniers évènements nous font craindre un embrasement de la région. La répréssion et les mesures sanguinaires mises en place par le gouvernement communiste de ce pays, qui se distinguent par leur extrême violence, chose que votre rapport a mis en lumière nous font craindre un basculement irrémédiable dans cette région de l'Eurysie de l'Est dans la barbarie la plus complète. Il s'avère que vos prédictions étaient les bonnes. Votre anticipation des évènements de Kronos semble vous donner raison."


"Monsieur je..."


markusfinnigan
L'emblématique et charismatique directeur du renseignement lofotène, le Chief Officer Markus Finnigan, qui a déjà connu 3 gouvernements successifs

"Ne vous inquiétez pas, tout est déjà organisé. Nous avons contacté nos alliés de la DRN, qui sont déjà sur place. Vous vous mettrez en lien avec nos agent sur place, qui travaillent depuis plusieurs jours avec des membres de l'opposition et des groupes dissidents qui souhaitent lutter contre le régime autocratique actuellement en place. Mais ils semblent éprouver des difficultés, notamment liés aux barrières du langage, de la culture, bref..
Je pense que vous connaissez très bien la situation mieux que quiconque par ailleurs,et inutile de préciser que le Prodnov est au bord de l'implosion et que le protocole de sécurité doit être suivi à la lettre. Vous serez briefée et subirez une accélération de la formation au procédé d'infiltration et d'exfiltration, mais je suis persuadé que vous avez déjà tout l'entraînement et les compétences nécessaires, me trompe je ?"


"Non monsieur, à vos ordre monsieur. Si je peux me permettre de parler librement, ne sous estimez pas les communistes. Ce sont peut être des barbares, mais ils ont appris des meilleurs et savent s'adapter. Mon père aussi, pensait qu'il pouvait mesurer son intelligence face aux rouges. Malheureusement, peu importe à quel point son esprit et son intelligence faisait de lui un homme exceptionnel, cela n'as pas fait le poid face à 10 balles de calibre 12 d'une arme automatique sur le peloton d’exécution"

"Aujourd'hui, dites vous que des hommes comme votre père, il y en a eu des milliers récemment au Prodnov, cet état s'enfonce dans la folie meurtrière et se bâtit sur les cadavres du peuple prodnovien. Il est rare de voir chez un gouvernement aussi peu de considération pour la vie humaine. Cela devrait tous nous servir d'exemple et de preuve que l'histoire se répète, les communistes sont des criminels qui ne connaissent aucune limite à leurs atrocités. Si nous n'agissons pas, l'Eurysie sera un cimetière à ciel ouvert, et d'autres pays aussi instables que le prodnov pourraient être contaminés par cette engeance, cette folie meurtrière.

Agent Arginski, cela est probablement très..grandiloquent et surfait, mais de vos actions et la réussite de votre mission peut peut être dépendre le sort de la nation Prodnovienne. Les détails de la mission sont déjà sur votre bureau. Tout est prêt. Vous embarquerez dans 72heures sur un cargo carnavalais jusqu’en Eurysie de l'Ouest, de là, vous serez pris en charge par un raffineur loduarien qui vous conduira jusqu'à la capitale du Prodnov. L'agent nom de code "Decembre" vous accueillera au café de la Gare Centrale de StaïGlad. A partir de maintenant, vous suivrez le protocole de sécurité n°66. Vous pouvez disposer. "


La Lutharovienne naturalisée Lofotène aquieça et reparti du bureau de M. Finnigan un peu sonnée, mais se sentant comme investi d'une mission presque divine. Elle ne put s'empêcher de penser avec émotion aux indicibles souffrances infligées par le pouvoir communiste à sa famille, dont le seul et unique crime aura été d'aspirer à plus de liberté.

Dans le bureau de Markus Finnigan, les discussions reprirent de plus belle :



"M. Finnigan, sachez que la Chancellerie contrairement au gouvernement précédent ne vous allouera pas plus de budget que celui qui vous a été voté par le parlement en début de mandature, et ce peu importe les crimes commis par le Prodnov. Non seulement vous tiendrez scrupuleusement informé le cabinet de l’évolution de la situation, mais nous avons également le devoir d'informer les citoyens de ce qui se passent au Prodnov."


"Oui, absolument, j'ai déjà assuré à M. Fjörgyn que le FSD allait changer ses méthodes, plus de transparence, moins d'opacité. Il me semble que l'opération Nibellung au Pontarbello a été un franc succès.
Mais je comprends tout à fait les enjeux politiques.
Bien, maintenant, le Chief Officer adjoint McKenzie m'a soumis une proposition que je trouve fort judicieuse, celle de faire fuiter le rapport de l’agent Arginski dans la presse. Je vois déjà les journalistes du Lofoten News se jeter dessus comme des vautours affamés se jetteront sur une carcasse défraîchie . Et oui je sais bien que ce procédé vous déplaît fortement Mme la Sous-Secrétaire d'Etat à la Défense, mais vous le dites vous même, ne rien cacher au peuple est le meilleur moyen d'obtenir son assentiment, non ? Car pour une fois je suis absolument et entièrement d'accord avec la Chancellerie, notre peuple a le devoir de savoir ce qui se passe au Prodnov ! "



"Par ailleurs, qui était ce vieil homme qui a parlé dans une langue inconnue à l'Agent Arginski et que lui as t il dit pour qu'elle s'emporte de la sorte ?"


"Oh c'est un....collaborateur Prodnovien. Disons que maintenant il collabore. Certains ont plus de mal que d'autres à se désendoctriner. Le lavage de cerveaux qu'affectionnent tant les Rouge est très invasif, et laisse des marques tant sur le plan physique que psychique. M. Zoubchentko est désormais de notre côté. Et il lui a dit en Prodnovien quelque chose s'apparentant à "Votre père était un lâche, s'il a été fusillé c'est pour son manque de courage, pas pour trahison"....la réponse de l'agent Arginski en revanche, je ne peux vous la traduire ici, c'était hum...la réponse attendue que seule un Prodnovien peut comprendre.

rapportsecret
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La bête noir du Communisme

Agents New-Horizon et Shadow I
Caporal Agent New-Horizon & Lieutenant Agent Shadow I

Il est tard en ce soir du 31/09/2007, lorsque Hannah qui vagabondait dans les rayons de son supermarché à la recherche de plusieurs produits pour le repas de ce soir. Tout à coup au bon milieu du magasin, sa montre vibra de manière continue et de plus en plus fort, elle est appelée d’urgence sur son lieu de travail, via sa montre qu’elle portait toujours sur elle. Rapidement et sans réfléchir elle se précipita dans sa voiture avant de rouler à toute allure à travers la banlieue krövnenbourgeoise. Après un léger temps de route elle arriva enfin sur une grande place où était bâti 4 immenses immeubles qui, tellement proches en formaient véritablement qu’un seul. Elle s’aventura de manière rapide à l’intérieur, où plusieurs agents de sécurité étaient positionnés à l’accueil du vaste complexe, de manière rapide, elle tendu son badge frappé d’un logo runique bleu. Ceux-ci s’écartèrent, une fois la sécurité de passé, elle s’engouffra dans un ascenseur frappant de son index le chiffre 22. Sans perdre une seconde le monte charge s’élança de manière rapide vers l’étage demandé avant de se figer entre le 5e et le 6e pallier. Encore une fois il prit une carte qu’elle fit scanner via un lecteur de cartes sous le clavier de l’appareil. Celui-ci repris son ascension avant de se stopper enfin au 22e. Une fois là-bas plusieurs agents étaient regroupés, parlaient, s’amusaient, bref profitaient de leurs poses. Hannah les salua brièvement avant de se diriger vers un long couloir. La traversée de celui-ci terminée, une large porte blindée s’opposait à elle, elle tapa alors le code avant de pénétrer une nouvelle fois dans l’enceinte de la salle. Un homme était assis derrière un bureau avec à sa droite une femme, puis une sorte de scientifique équipé d’une longue blouse blanche, puis un jeune adolescent de tout juste 18 ans qui patientait déjà. Tous levèrent la tête à l’arrivée de la jeune femme, le jeune homme quand à lui acquiesça d’un sourire de coin.

Hannah : " Vous souhaitiez me voir, monsieur le directeur ? " dit-elle de dans son sourcil droit étant surprise de la présence d’un gamin qui semblait venir de l’Est.

Wilfried Heinken : " En effet agent Shadow I, nous avons reçu un ordre du cabinet gouvernemental. La situation en Prodnov a atteint un point de non-retour selon les mots de Johansen."

Hannah : " Quel est l’ordre de mission ? " questionna la jeune femme envers ses supérieurs qui semblait attendre cette question de sa part.

Irma Ellardensky : " Simple, vous devez vous rendre le plus rapidement possible en Prodnov pour soutenir toutes formes de résistance, et préparer le terrain pour une possible intervention militaire au Prodnov. Vous serez parachuté dans l’heure qui suit là bas et vous prendrez contacte avec un certain Dimitrov Eddensk, avec le mot de cod : MSN sauvetage. "

Hannah : " Et ma couverture, comment je pars, je fais la mission à Lincoln ? " exclama-t-elle rapidement en direction de Mme Ellardensky.

Wilfried Heinken : " Vous partez immédiatement pour le Prodnov, vous êtes officiellement une chef d’entreprise, membre du parti des travailleurs prodnovien, ceci vous permet une libre circulation ainsi que le titre de privilégier du système haha."

Dr Van Pittsberg : " Vous vous doutez bien que cette mission nécessite de l’habilité et de la discrétion. C’est pour cela que vous aurez chacun tous les deux une oreillette, un absorbeur de bruit à positionner sur les murs, une liasse de billets ainsi qu’un pistolet 9 mm pour riposter ou pour vous suicider en cas de repérage et d’arrestation…" dit-il d’un ton martial, avant de se faire couper par le directeur.

Wilfried Heinken : " Ou pour faire disparaître quelqu’un qui vous a repéré. "

Dr Van Pittsberg : " Cela va de soi monsieur le directeur. "

Hannah : " J’ai cru mal entendre mais vous avez bien dit le mot « nous » ? " dit-elle interloquée.

Irma Ellardensky : " Oui, vous serez accompagné de l’agent New-horizon qui vous secondera dans votre mission. "

Hannah : " Vous êtes en train de dire, que je serai suivie durant toute la mission par un gamin de 18 ans voire moins . Je vais avoir ma putain de vie entre ses mains c’est bien ça ? " répondit elle légèrement énervé.

Wilfried Heinken : " Ne commencez pas Agent Shadow I, c’est un ordre. "

Agent N.H : Ne vous inquiétez pas, je vous serez utile agent Shadow I, je parle très bien le russe, m’a famille provenant de Prodnov.

Wilfried Heinken : " Bon le sujet est clos, vous avez une mission de la plus haute importance tâchez d’en être digne, rompez et que Dieu vous protège."

Ceux-ci s’exécutèrent pour reprendre le long couloir direction la dernière étage, une fois celui-ci d’atteint ils rentrèrent dans un large sas avec différentes tenues. Un homme les équipa rapidement, tous deux munis d’un parachute ils embarquèrent en voiture direction l’aéroport militaire de Krövnenborg ou un avion devait survoler discrètement l’espace aérien prodnovien. Durant le trajet jusqu’à l’aéroport les deux agents échangeaient quelques mots sur la mission bien que le chauffeur soit également un agent du R.U.N.E.S ils décidèrent de ne pas parler trop fort. Une fois dans l’avion celui-ci décolla rapidement. Après deux bonnes heures de trajet la porte de l’appareil s’ouvrît laissant les deux agents en chute libre. Les deux parachutes s’ouvrirent laissant tomber doucement Shadow et N. H dans une grande forêt non loin de la capitale prodnovienne.

Onde radio a écrit :
Lieutenant Agent Shadow I, Caporal Agent New-Horizon, l’opération H2K - 3

Message secret
Information secrète réservée aux personnes autorisées
3631
La résistance s’organise

Bar

Âpres avoir atterri et décoincer l’agent New-horizon des arbres, ils construisirent un petit campement histoire de passer la nuit de manière plus ou moins tranquille. Il faisait nuit noir et la seule chose qu’ils puissent distinguer étaient leurs mains proches de leurs figures. Les pieds étaient invisibles et il était dangereux d’allumer un feu à moins de vouloir se faire arrêter par les milices communistes locales. Hannah alias Shadow I avait pris soin de prendre avec elle un petit sac de couchage compact. Après avoir bâti un abri avec des feuilles entassées et quelques branches en guise de structure, l’agent NH se coucha enfin.

Agent New-horizon : " Euh, il est où votre sac de couchage Lieutenante ? " dit-il surpris et honteux de s’y être installé sans être aperçu de l’absence d’un sac en plus.

Agent Shadow I : " Il n’y en a pas, nous allons monter la garde chacun notre tour. " répondit-elle de manière évidente.

Agent New-horizon : " Accepteriez-vous que je commence lieutenante ? " questionna-t-il de manière solennelle, comme si Hannah était une jeune et frêle jeune fille.

Agent Shadow I : " non, tu dors, je te réveillerai quand viendra ton tour. " s’exclamât-elle un tantinet choqué de la proposition bien que sympathique de celui-ci.

Agent New-horizon: " À vos ordre herr lieutenante. " il se coucha rapidement dans le sac avant de fermer les yeux.

pendant la nuit rien ne fut à signaler, voyant le très jeune caporal dormir à poing fermé, elle préféra ne pas le réveiller. Après une journée fatigante elle ferma les yeux et ne se réveilla que le lendemain matin de bonne heure. Réveiller par les rayons du soleil brûlant peu à peu ces paupières, elle se leva rapidement. NH quant à lui était debout et commençait déjà à plier le campement petit bout par petit bout. Shadow l’aida alors à finir avant de brûler le reste histoire ne laisser aucune trace. Ils décidèrent par la suite de quitter la forêt. Armé de simples pistolets, il ne fallait nullement croiser une patrouille, les deux agents optèrent pour zigzaguer dans la forêt. Après une bonne heure de marche, ils arrivèrent enfin dans la capitale, où ils devaient retrouver un résistant tenant un magasin se consumes et tailleurs. Le souci est qu’il y en avait beaucoup, ils rentrèrent dans tous un par un et annoncèrent à chaque fois le mot de passe mais nul leurs répondait. Nul sauf un, près du Politburo du pays, un emplacement loufoque pour un résistant de première heure. Le jeune homme leur racontât alors la vie de maintenant et de l’époque tout en les habillant et en brûlant leurs uniformes d’espions runiques. Une fois habillés comme des gens du coin ils embarquèrent dans un véhicule, qu’ils avaient plus ou moins réquisitionné en montrant tout simplement leurs badges de membres du parti des travailleurs. La voiture était petite et sans doute vieille mais elle faisait l’affaire pour aller là où ils voulaient. Direction Brodjesko a quelques heures d’ici, QG principal de la résistance du général Kouchensky.

Une fois sur place ils s’arrêtèrent dans un café dont le propriétaire était au courant de leur arrivée, ils s’assirent donc à une table dos au bar comme le stipulait le plan d’approche puis répéta deux fois la phrase : « les chants les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Le barman se leva alors et servit aux deux agents un verre bleu comme il était question dans le plan. Il expulsa alors les autres clients avant de fermer boutique tout en laissant Shadow et N. H à l’intérieur.


Kényan Aldertkrouch : " Vous devez être la lieutenante Shadow et le Caporal N. H ? Du R.U.N.E.S je suppose. " dit-il en chuchotant.

Agent Shadow I : " C’est exact." répondit-elle avec la même tonalité vocale.

Kényan Aldertkrouch : " bon, je suis le major Aldertkrouch du service de renseignements de l’armée de libération. Je suis en charge de vous faire passer discrètement dans la forêt, ce qui ne vas pas être tache facile, avec tout les affronté qu’il y a. " dit-il toujours en chuchotant.

Agent New-horizon: " Nous sommes au courant, mais il vas falloir saisir la sacré paire de couilles que nous avons l’habitude d’avoir et y aller major.. " dit-il en rigolant.
2568
Le calme avant la tempête.

Les élections avaient été vécues comme une injure pour la plupart des habitants qui doutaient à présent de la fiabilité du régime à communiste à défendre la région. Sans surprise, c’était l’un des hommes forts du précédent chef suprême qui prenait à son tour la place de chef suprême de Prodnov. Un titre ronflant qui caractérisait parfaitement l’autoritarisme omniprésent dans le pays, d’ailleurs l’annonce d’une condamnation du Général Lavrov Slava ne suffisait plus à stopper la machine que le génocide de Bridjesko avait lancé dans l’ensemble de la région. Aujourd’hui Staïgrad était devenue un véritable nid d’espion, une plaque tournante des réseaux clandestins étrangers qui dissimulaient encore leur présence pour l’heure. Il suffisait d’un coup d’œil pour comprendre que la ville était à un tournant de son histoire, le calme avant la tempête. Désormais l’avenir de Prodnov était en jeu, une course dangereuse venait tout juste de démarrer au grand dam de ceux qui croyaient encore à une paix relative.

Depuis quelques jours, la quiétude d’Ivan était régulièrement troublée par les vibrations quotidiennes de son téléphone crypté. Le commandement s’activait en coulisse, enfin du moins c’était ce que pressentait Ivan, un agent expérimenté après-tout. Quelque chose se tramait, la direction générale des services lui demandait de plus en plus d’informations et de contacts. Il ne trouvait même plus le temps de se rendre au restaurant où il était censé avoir un emploi. Il passait la plupart de ses journées dans les tréfonds des bas-quartiers de la capitale, prospectant pour de nouvelles opportunités, renforçant sa connaissance de la criminalité locale. Mais tout avait radicalement changé du jour au lendemain, l’arrivée du FSD confirmait les soupçons d’Ivan, c’était désormais plus qu’une simple mission banale de renseignement. Les ordres étaient précis, la DRN devait collaborer pleinement avec les alliés du FSD, c’était à présent une opération commune.

Profitant de la complaisance des autorités envers son compagnon, Vladimir, un officier infiltré. Il racheta un vieux hangar désaffecté en son nom, situé en bordure du centre-ville près d’un quartier populaire, c’était l’endroit idéal pour la conduite des opérations à venir. La DRN avait de l’ambition, il en était conscient, il ne serait bientôt plus le seul agent novigradien sur le terrain. S’il s’était relativement habitué à la vie prodnovienne, il était tout de même heureux d’envisager de revoir des concitoyens. Il faut dire que jusqu’ici la vie prodnovienne confirmait les clichés qu’on lui accordait dans le sud, un discret complexe de supériorité s’installait lentement dans le cœur d’Ivan. Bien sûr, la propagande novigradienne n’était pas étrangère à un tel état d’esprit. Il en était certain, bientôt l’idéal démocratique novigradien s’installerait à Staïgrad.
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