Cabinet des affaires étrangères de Loduarie - Page 12

Monsieur Geraert-Wojtkowiak,
De quoi voulez-vous discuter ? Il me semble que nous avions déjà soumis nos conditions. Vous n'êtes absolument pas en position de force et n'êtes pas en mesure de d'exiger quoi que ce soit de notre part tant que vous n'avez pas consenti à faire des efforts.
Je vous prie donc de réfléchir à de possibles terrains d'accords afin de satisfaire les exigences de l'ONC sur la situation au Kronos.

Salutations de l'ensemble du Conseil de la République Fédératrice de Youslévie

Monsieur Geraert-Wojtkowiak,
Voilà une bien mauvaise manière de commencer des négociations pour la paix.
Avant les affrontements du détroit de Leucytalée nous n'avions pas plus de droit sur Kronos que Baldassare Calabraise (je vous rappelle qu'il n'est pas reconnu comme dirigeant légitime du pays)ou vous-même. La victoire écrasante de l'ONC sur les flottes de l'UNCS a quelque peu changée la donne et nous sommes en droit d'avoir des exigences.

Nous sommes désolés que la flotte loduarienne se soit vue détruire. Néanmoins, les différents rapports montrent clairement que des avertissements très clairs et laissant très peu de place à l'interprétation ont été envoyés à vos généraux, en vain. Vous êtes donc des victimes de ces affrontements, mais c'est parce que vous l'avez voulue, vous et votre rhétorique guerrière que vous n'avez cessé d'utiliser pendant des années. Ne faites pas comme-ci les évènements de Leucytalée n'étaient pas de votre volonté. Vous l'avez voulu, certains psychiatres, et beaucoup sont de leur avis, pensent même que vous les avez rêvés.
Mais voilà, tout ne se passe pas comme dans un film de propagande. Dans la vraie vie quand on joue au caïd, on l'assume jusqu'au bout ou on se prend une grande claque.

Vous voulez entamer des négociations afin de rétablir l'ordre ? C'est parfait, l'ordre c'est ce que nous avons toujours voulu. Seulement, des négociations c'est faire des compromis, discuter, écouter et surtout savoir comprendre sa position dans la discussion.
Or, vous vous adressez à nous en imposant, menaçant, insultant, en faisant comme si il n'y avait aucun interlocuteur en face de vous. Mais surtout vous faites comme-ci vous ne veniez pas de subir l'une des pires humiliations militaires de l'Histoire et que vous avez perdu la quasi-totalité de votre armada navale, même un pécheur indépendant de Baltos est désormais plus impressionnant que vous.

Nous aimerions vous demander d'où vous viens cette arrogance mais nous le savons malheureusement pertinemment. Il ne faut pas être devin pour comprendre que vous vous apprêtez sans doute à une riposte militaire depuis Kronos.
C'est vous même qui êtes en train de vous empêtrer dans un marasme dont vous ne sortirez jamais. Vous savez pertinemment que si un seul pied d'un soldat loduarien ou qu'un seul missile dépasse la frontière youslève cela engendrera une réaction en chaîne qui aura comme point final l'anéantissement de vos forces.
Votre délire doit s'arrêter, pour le bien des milliers de personnes que vous évoquez dans la missive précédente.
D'un certain côté, je vous comprends. Ça doit être extrêmement douloureux de voir ses illusions brisées de la sorte, je n'ose imaginer l'esprit de revanche qui vous anime. Vous voulez une porte de sortie glorieuse pour la Loduarie ? Il n'y en aura pas sur ce coup-là, il n'y aura même pas de sortie digne, à part si vous reconnaissez vos torts et acceptez les conditions de l'ONC. Donc n'essayez pas de forcer le destin car vous n'y arriverez pas, votre humiliation sera double, vous allez perdre encore plus de moyens, vous rendre encore plus vulnérable et vous allez causer encore plus de désolation.
Vous avez perdu une fois et vous allez perdre encore si vous vous obstinez. Tout les livres d'Histoire retiendront que Lorenzo Geraert-Wojtkowiak s'est laissé commandé par son orgueil et, loin d'être le glorieux meneur d'homme qu'il pense être, a mené par deux fois de pauvres innocents droit devant les portes des Enfers.

Je n'ai plus grand chose à vous dire, à part vous proposer de réfléchir plus calmement et vous rappelez que des négociations sont faites avant toute chose de concessions, surtout dans votre cas.

Salutations de l'ensemble du Conseil de la République Fédératrice de Youslévie.

De : Martha Fulton, conseillère fédérale aux affaires étrangères, Fédération d'Alguarena.
A : Lorenzo Geraert-Wojtkowiak, secrétaire général de la Loduarie communiste.

Excellence,

Je ne puis effectivement que vous assurer ne pas vouloir viser la Loduarie en mer de Leucytalée, lorsqu’en vertu des accusations portées envers le régime de Baldassare Calabraise, mon gouvernement et celui de nombreux états étrangers avec lui, ont convenu qu’une intervention militaire en Afarée du Nord était nécessaire.

Cependant, il m’est forcé de constater le soutien sacrificiel de vos troupes au maintien en place d’un régime violent et génocidaire, enfermé dans une logique d’acquisition d’armes de destruction massive et prêt à condamner aux travaux forcés des milliers de personnes vouées à mourir ou à survivre avec peine, dans des usines chimiques refaçonnées en camp de travail. Notre gouvernement, malgré l’implication certaine du vôtre dans la perte tragique de soldats alguarenos et lofotenois en Afarée du Nord, ne peut que consentir à nous offrir la possibilité d’esquisser la paix sur place, en contrepartie d’actions concrètes pour la normalisation des relations étrangères kroniennes. Compte tenu du contexte insécuritaire ambiant dans les nations d’obédience totalitaire et communiste, ainsi que du risque d’escalade militaire en Youslévie, le seul théâtre favorable à ces échanges diplomatiques sera en Alguarena ou par visioconférence.

Dans l’éventualité où, vous l’avez rappelé, une escalade militaire était perpétrée, une opération de représailles selon vos termes, il m’est nécessaire de vous rappeler que les moyens de notre gouvernement et à fortiori de notre organisation internationale, s’inscriront vigoureusement dans l’arrêt immédiat des actes d’agression, au détriment de la partie fautive. Présentement et s’il nous fallait le préciser, nous n’accordons aucune légitimité à une action armée contre un état souverain tel que la Youslévie, sa contribution ayant été clairement envisagée dans le cadre de la mise à bat du diktat de Baldassare Calabraise.

En espérant vous trouver sous les meilleures auspices et dispositions, pour esquisser nos projets de paix,

Avec humanité et bienveillance,
Martha FULTON, Conseillère fédérale des affaires étrangères pour l'Alguarena.